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Shakespeare a-t-il convaincu Ben Laden de la «décadence morale» de l'Occident ?

Rendu public, le journal d'Oussama Ben Laden livre quelques détails étonnants sur la vie de son auteur. A l'âge de 13 ans, il aurait vu sa haine de la société occidentale se confirmer en visitant la maison natale de Shakespeare.

Le journal intime d'Oussama Ben Laden est une mine d'informations pour ceux qui cherchent à comprendre comment le terroriste a nourri sa pensée et comment sa haine de l'Occident s'est construite au fil des années. Peu de temps avant d'être tué par les forces spéciales américaines en 2011, celui-ci écrivait quelques lignes dans lesquelles il revenait sur ses visites de jeunesse à Stratford-upon-Avon, ville natale du dramaturge et poète anglais William Shakespeare.

A l'occasion d'un séjour linguistique de dix semaines au Royaume-Uni à l'âge de 13 ans, Oussama Ben Laden, dont les spécialistes pensent qu'il a dû étudier l'anglais à Oxford, aurait eu un premier contact déterminant avec l'Occident. Ce fils de millionnaire saoudien raconte ainsi que la culture européenne ne l'aurait «pas impressionné».

«Nous allions tous les dimanches visiter la maison de Shakespeare : cela ne m'a pas impressionné et j'ai compris qu'il s'agissait d'une société différente de la nôtre, d'une société moralement décadente», note-t-il. Avare de détails, Oussama Ben Laden ne précise pas quel aspect de la vie ou de l’œuvre de William Shakespeare l'a conforté dans cette impression.

Le journal du cerveau des attentats du 11 septembre 2011, un des 47 000 documents retrouvés dans sa dernière demeure a été publié par la CIA le 1er novembre. L'agence fédérale explique avoir voulu rendre public ces documents personnels par souci de «transparence». Cependant, plusieurs journalistes estiment que le journal d'Oussama Ben Laden aurait pu être partiellement écrit par son fils Khalid, sous forme d'entretien avec son père.

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