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«Liberté, Egalité, Fraternité» ? Pour le patriarche Cyrille, ces valeurs ne peuvent pas coexister

Inquiet que la société russe se soit appropriée la devise de la République française, «Liberté, Egalité, Fraternité», le patriarche Cyrille de Moscou a expliqué qu'il était impossible selon lui d'avoir l'égalité là ou il y avait la liberté.

Le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, chef de la plus importante Eglise orthodoxe, a glissé quelques remarques acides à l'attention de la devise de la République française «Liberté, Egalité, Fraternité», qui s'est selon lui immiscée dans les sphères intellectuelles russes, avant de se propager dans toute la société.

«S’il y a la liberté, il ne peut pas y avoir l’égalité, parce que la liberté, c’est simplement un pré où poussent des fleurs et des herbes, et chaque plante s’élève autant qu’elle le peut selon sa puissance. Il n’y a pas d’égalité : certaines plantes sont plus fortes, d’autres plus faibles, et d’autres encore sont complètement invisibles», a-t-il avancé dans des propos rapportés par l'agence de presse Interfax le 30 octobre. Avant de conclure ainsi son raisonnement : «L'égalité, c’est un gazon tondu, tout le monde est égal mais il n’y a pas de liberté.»

Regrettant qu'une telle comparaison ne se soit pas répandue plus tôt dans la conscience collective russe, la patriarche Cyrille a appelé à la prudence sur la «séduisante» devise «Liberté, Egalité, Fraternité». Il a en effet rappelé que les deux premiers termes étaient apparus lors de la Révolution française, qui s'était faite avant tout au nom de la liberté.

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