Cinq Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés le 30 octobre dans le bombardement par Israël d'un tunnel reliant la bande de Gaza au territoire israélien, selon un nouveau bilan du ministère de la santé du Hamas, mouvement contrôlant l'enclave palestinienne.
Misbah Choubir, Ahmed Abou Armanah et Omar al-Falit sont morts dans l'explosion, selon un communiqué de Achraf al-Qoudra, porte-parole du ministère. Le premier faisait partie de la branche armée du Hamas, selon ce dernier, tandis que les deux autres sont des membres présumés du Jihad islamique, un groupe radical allié du Hamas. Les deux autres personnes n'ont pas été identifiées.
Quelques heures plus tôt, un porte-parole de l'armée israélienne avait annoncé qu'un «tunnel terroriste» qui menait au sud d'Israël depuis la zone de Khan Younes avait été neutralisé. Il avait précisé ne pas pouvoir confirmer s'il s'agissait d’un tunnel du Hamas mais avait affirmé qu'il tenait le mouvement islamiste pour «responsable» de sa construction. Tsahal a en outre précisé ne pas souhaiter «une escalade» mais s'est dit prête à «un éventail de scénarios», selon le porte-parole.
Israël en guerre contre les tunnels à Gaza
En avril 2016, l'armée israélienne avait annoncé avoir détruit un tunnel d'infiltration similaire en territoire israélien. C'était le premier incident de ce genre depuis la guerre dévastatrice de l'été 2014 lors de laquelle le Hamas avait eu recours aux tunnels pour mener des attaques en Israël.
A l'époque, Israël avait justifié son opération militaire contre la bande de Gaza par la volonté de faire cesser les tirs de roquettes sur son territoire mais aussi de détruire ces tunnels creusés sous l'enclave palestinienne. L'opération israélienne avait fait 2 251 morts dont 551 enfants côté palestinien selon l’ONU, et 74 morts côté israélien, dont 68 soldats.
Fin 2016, une enquête interne de l'armée israélienne avait estimé que l'Etat hébreu n'était pas préparé à la menace des tunnels utilisés par le Hamas à l'été 2014, donnant du crédit aux reproches formulés en ce sens contre le gouvernement de Benjamin Netanyahou. D'autres tunnels sont par ailleurs utilisés dans Gaza à des fins de contrebande avec l'Egypte, l'enclave palestinienne soumise depuis une décennie à un vigoureux blocus israélien et à des années de fermeture quasiment permanente de la frontière égyptienne.