«Un chat sauvage sera répertorié comme un animal nuisible et chassé par différentes méthodes», a déclaré le ministre australien de l’Environnement, Greg Hunt, en présentant un nouveau plan dans un zoo de Melbourne. «Des appâts, des tirs et l’empoisonnement seront les méthodes utilisées pour l’élimination», a-t-il ajouté.
Le commissaire australien pour les espèces menacés Gregory Andrews a justifié la position du gouvernement à la radio : «Il est très important de souligner qu’on ne déteste pas les chats. Nous ne pouvons tout simplement pas tolérer ce qu’ils font à notre faune… Plus de 120 animaux australiens sont menacés d'extinction à cause des chats sauvages. Alors, il est prouvé scientifiquement de façon très claire qu’ils représentent la plus grande menace».
En attendant, le gouvernement essaie de démontrer que cette stratégie sera mise en œuvre de façon «humaine et efficace». En parallèle à l’élimination des chats sauvages, la stratégie comporte la création des «havres de paix» pour les espèces menacées d’extinction et l’intervention urgente pour éviter leur disparition. L’Australie allouera 6,6 millions de dollars à cette stratégie, dont le gouvernement espère qu’une partie viendra de donateurs.
Arrivés sur le continent avec les Européens il y a 200 ans, les chats se sont multipliés très rapidement en Australie et en Nouvelle-Zélande. Actuellement, ils mettent en danger de nombreuses espèces animales indigènes. Un problème d’autant plus aigu que l’Australie a déjà perdu près de 130 espèces depuis l’arrivée des Européens.
Les animaux les plus menacés sont le bandicoot-lapin,
le bettongie de Tasmanie,
le chat marsupial de Geoffroy,
et le numbat.
Ce n’est pas la première fois que l’Australie déclare la guerre contre des espèces intrusives. Des crapauds géants et des lapins européens avaient déjà été la cible de campagnes similaires. Mais, la plus célèbre campagne d’élimination animale australienne a eu lieu en 1932 et n’avait rien à voir avec l’environnement. A l’époque, les forces armées australiennes avaient tué des milliers d’émeus parce que ces oiseaux provoquaient de graves dégâts dans les champs de blé.