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Le secrétaire d'Etat belge à la Migration propose l'asile à Puigdemont, Madrid s'insurge

Lui-même membre d'un parti indépendantiste, Theo Francken a affirmé que la Belgique serait susceptible d'octroyer l'asile à Carles Puigdemont, estimant que ce dernier pourrait ne pas avoir un jugement équitable dans l'éventualité d'un procès.

Theo Francken, secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à la Migration et membre du parti indépendantiste flamand de la Nouvelle alliance flamande (N-VA), a affirmé lors d'une intervention sur la chaîne flamande VTM le 28 octobre que le dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont pourrait se voir octroyer l'asile en Belgique s'il le demandait. Il a estimé que vu la situation actuelle en Espagne, une protection de la Belgique n'était «pas irréaliste».

Officiellement destitué par Madrid de son poste de président de la région de Catalogne après la déclaration unilatérale d'indépendance votée par le Parlement catalan le 27 octobre, Carles Puigdemont pourrait en effet être poursuivi pour «désobéissance» voire «rébellion» par les autorités espagnoles, ce qui pourrait théoriquement lui valoir une condamnation à 30 ans de prison.

Pour Theo Francken, l'équité de la Justice espagnole, si elle venait à être saisie, ne serait pas garantie. «En regardant la répression de Madrid et les peines de prison envisagées, la question peut se poser de savoir s'il a encore une chance d'un jugement équitable», a-t-il confié sur VTM.

Des déclarations «inacceptables» selon Madrid

Une prise de position qui n'a pas été du goût de Madrid, qui a rapidement répondu au secrétaire d'Etat belge. Dans un communiqué de presse, le porte-parole du Parti populaire (PP), au pouvoir en Espagne, a qualifié ces propos d'«inacceptables», estimant qu'il s'agissait de «graves accusations contre le système judiciaire espagnol». «[Theo Francken] a violé les principes de solidarité et de collaboration loyale entre les pays membres de l'UE», a en outre dénoncé ce communiqué.

Aucune indication n'a été donnée à cette heure sur une possible intention de Carles Puigdemont de quitter la Catalogne. Son vice-président Oriol Junqueras, également destitué par Madrid,affirme dans une tribune publiée le 29 octobre que Carles Puigdemont «est et restera» le président de la Catalogne.

Londres, Paris, Berlin ou l'Union européenne ont apporté leur soutien à Madrid dans cette crise politique. Pour sa part, le Premier ministre belge Charles Michel, qui gouverne en coalition avec le N-VA, a appelé à «une solution pacifique dans le respect de l'ordre national et international».

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