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Suspension de l'autonomie de la Catalogne par l'Espagne, le chef de la police régionale remplacé

Le parlement catalan a déclaré le 27 octobre l'indépendance de la région, peu avant que le Sénat espagnol n'approuve la suspension de l'autonomie de la Catalogne et la destitution du gouvernement catalan.

Lundi 30 octobre

Carles Puigdemont, président déchu de la Généralité de Catalogne, est en déplacement à Bruxelles avec cinq membres de son administration.

Selon la chaîne de télévision espagnole La Sexta, ce voyage pourrait être lié à une demande d'asile politique. Un asile qui lui avait été proposé publiquement la veille par le secrétaire d'Etat belge à la Migration...

Malgré la destitution du gouvernement catalan par Madrid, Josep Rullen, membre de l'administration déchue, a posté sur les réseaux sociaux une photo de lui sur son lieu de travail. «Au bureau, pour assumer les responsabilités que nous a confiées le peuple de Catalogne» a-t-il tweeté

Dimanche 29 octobre

Entre 300 000 et un million de manifestants ont défilé dans les rues de Barcelone pour s'opposer à l'indépendance de la Catalogne.

En savoir plus : Majorité silencieuse ? 300 000 personnes manifestent à Barcelone pour l'unité de l'Espagne (IMAGES)

Une manifestation en faveur de l'unité de l'Espagne débutera dans quelques instants à Barcelone.

A la demande du gouvernement espagnol, le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero, a démissionné. Dans une lettre de démission de deux pages, il a appelé ses troupes à la loyauté vis-à-vis de son remplaçant appointé par Madrid, Ferran Lopez.

Samedi 28 octobre

Le président catalan Carles Puigdemont, officiellement destitué par Madrid, a appelé à s'opposer de manière pacifique et démocratique à la mise sous tutelle de la Catalogne votée par le Sénat espagnol.

Le gouvernement espagnol a annoncé au journal officiel la destitution du chef opérationnel de la police catalane, Josep Lluis Trapero, dans le cadre des mesures de mise sous tutelle de la Catalogne adoptées la veille.

Vendredi 27 octobre

Mariano Rajoy a destitué le président catalan Carles Puigdemont et le gouvernement de Catalogne à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire. Des élections doivent avoir lieu le 21 décembre dans la province. 

«Ce sont les premières mesures que nous mettons en marche pour éviter que ceux qui étaient jusqu'à maintenant responsables [de l'exécutif catalan] puissent poursuivre leur escalade de désobéissance», a déclaré le Premier ministre espagnol à l'issue d'un Conseil des ministres convoqué après le feu vert du Sénat à la mise sous tutelle provisoire de la Catalogne.

Le parquet général espagnol engagera prochainement une procédure judiciaire contre le président catalan Carles Puigdemont pour «rébellion», selon un porte-parole du ministère public, après l'adoption au Parlement catalan d'une déclaration d'indépendance. Ce délit peut déboucher sur une peine de prison allant jusqu'à 30 ans, selon les informations recueillies par l'AFP.

Londres «ne reconnaît et ne reconnaîtra pas» l'indépendance de la Catalogne, selon l'AFP. 

Emmanuel Macron a assuré Mariano Rajoy de son «plein soutien».

La mairie de Sabadell, ville située dans la province de Barcelone, a fait retirer le drapeau espagnol de son bâtiment.

La porte-parole de la chancelière allemande a fait savoir qu'Angela Merkel soutenait toujours la position de Madrid vis-à-vis de la Catalogne. 

Les Etats-Unis ont déclaré soutenir «l'unité» de l'Espagne dans un communiqué du département d'Etat.

«La Catalogne fait partie intégrante de l'Espagne et les Etats-Unis soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol visant à maintenir une Espagne forte et unie», peut-on lire dans le document rédigé par la porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert.

Carles Puigdemont a appelé les Catalans à rester pacifiques et civiques.

Deux conseils des ministres exceptionnels se tiendront à 17h et 18h à Madrid. Le chef du gouvernement espagnol fera ensuite une allocution à la nation. 

«L'Espagne reste notre seule interlocutrice», a déclaré Donald Tusk, président du Conseil européen.  

Avec 204 votes en faveur de l'adoption de l'article 155 et 47 votes contre, le Sénat espagnol a approuvé le train de mesures permettant la suspension de l'autonomie de la Catalogne et la destitution du gouvernement de la province. 

Lire ici : Le Sénat espagnol vote la suspension de l'autonomie de la Catalogne

Les banques catalanes accentuaient leur chute à la Bourse de Madrid après la proclamation de l'indépendance de la Catalogne, CaixaBank, troisième banque espagnole, perdant environ 5%, Banco Sabadell 6%, tandis que Banco Santander, cinquième banque de la zone euro, perdait environ 2,5%.

L'Ibex, l'indice de référence de la bourse espagnole, a perdu deux points après la déclaration d'indépendance de la Catalogne. 

53 parlementaires hostiles à l'indépendance de la Catalogne avaient quitté le Parlement avant le vote. 

Des dizaines de milliers d'indépendantistes laissent éclater leur joie à Barcelone.

«L'Etat de droit restaurera la légalité en Catalogne», a tweeté le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, immédiatement après le vote d'une déclaration unilatérale d'indépendance au Parlement de cette région.

Le dirigeant conservateur a demandé à tous les Espagnols de «garder leur calme», dans un message signé de ses initiales.

Le parlement de Catalogne a adopté le 27 octobre une résolution déclarant que la région devenait un «Etat indépendant prenant la forme d'une République», avant d'entonner l'hymne indépendantiste, en l'absence de l'opposition. 

Dans ses attendus, la résolution demande à l'exécutif catalan de négocier sa reconnaissance à l'étranger, alors qu'aucun Etat n'a manifesté son soutien aux indépendantistes.