Le 23 octobre, un homme a fait irruption dans les locaux de la rédaction de la radio russe Echo de Moscou pour poignarder l'animatrice et rédactrice en chef adjointe de la radio Tatiana Felguengauer.
Des caméras de surveillance ont filmé l'irruption dans la rédaction de l'individu, qui a pulvérisé du gaz lacrymogène au visage du vigile.
Après avoir été frappée au cou par l'homme, la journaliste russe a été hospitalisée. Selon Alexeï Venediktov, rédacteur en chef de la radio, la vie de la jeune femme n'est «pas en danger».
L'individu a été maîtrisé par le service de sécurité, avant d'être remis à la police. Un porte-parole du procureur général a qualifié l'attaque de «scandaleuse», et a annoncé que l'enquête serait suivie de près.
Victime d'un «fou», selon le Kremlin
«Tenter de relier cet événement tragique, lié à la manifestation d'une telle folie, avec quelque chose d'autre n'est pas logique ou correct de notre point de vue», a fait savoir aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le 24 octobre. «Nous déplorons [cette agression] et compatissons envers Tatiana, ses proches et toute la rédaction d'Echo de Moscou, qui a eu à subir l'attaque de ce fou», a poursuivi le porte-parole, souhaitant à la journaliste, toujours en réanimation, un «prompt rétablissement».«Les actes d'un fou restent les actes d'un fou», a-t-il ajouté.
«Tatiana avait son point de vue, d'autres n'étaient pas d'accord et se montraient critiques. Nous respectons l'un et l'autre des points de vue», a déclaré Dmitri Peskov en guise de conclusion.
De nombreuses voix ont critiqué une atmosphère hostile envers les journalistes, de nature à encourager les déséquilibrés. Le dirigeant de l’Echo de Moscou, Alexeï Venediktov, a ainsi dénoncé un «climat de haine», de nature selon lui à favoriser le passage à l'acte contre les journalistes.
L'assaillant, un Russo-Israélien de 48 ans prénommé Boris Grits, a été interpellé et a déjà été formellement accusé de tentative de meurtre. Il doit être présenté devant un juge le 24 octobre. Visiblement déséquilibré, il a affirmé pendant son interrogatoire avoir avec la victime «un lien télépathique depuis 2012» et assuré qu'elle le «pourchassait sexuellement toutes les nuits» via ce «lien».