L’hostilité du président tchèque Milos Zeman (Strana Prav Obcanu, droite) envers les journalistes est de notoriété publique, le chef d'Etat ayant souvent exprimé son dégoût à leur égard au cours de ses différents mandats politiques.
Un cap a été franchi le 21 octobre, premier jour des élections législatives tchèques, lors d’une conférence de presse. Le président a brandi un fusil d’assaut sur lequel était écrit «pour les journalistes». A la place du barillet, une bouteille de liqueur tchèque. Le chef d’état avait reçu ce délicat présent lors de sa visite de régions de l'ouest du pays et a exhibé le cadeau puis recommandé à l’assistance de regarder l’inscription.
Une hostilité de longue date
En 2002, Milos Zeman avait comparé les médias à une fosse septique, et avait plus tard qualifié les journalistes de «hyènes», lui attirant les foudres de la presse nationale. Lors de son élection à la présidence en 2013, il avait attaqué la presse de son pays dès son premier jour de prise de fonction, accusant certains d'entre eux de faire du «lavage de cerveau» et de «manipuler l'opinion».
En mai 2017, lors d'une entrevue avec son homologue russe Vladimir Poutine, il avait plaisanté au sujet du nombre de journalistes présents dans la salle de conférence, affirmant qu'il fallait les «liquider».
Dans le classement de l'institut Freedom House, qui évalue la liberté de la presse dans 100 pays, la République tchèque se classe 21e.