La victime, Sultan bin Turki, accuse son cousin, le prince Abdulaziz bin Fahd, ainsi que l'actuel ministre saoudien des Affaires islamiques Saleh al-Sheikh, d'avoir organisé son enlèvement puis son expatriation forcée depuis la Suisse en juin 2003.
Le prince Sultan affirme que cinq hommes masqués l’ont attaqué à Collonge-Bellerive, tout près de Genève, où il participait à un événement en compagnie des deux accusés. Il a raconté qu’il avait été drogué, avant d'être ramené à Riyad, où il a souffert des complications médicales pendant cinq jours.
D’après le prince, ce dernier est resté détenu à son domicile jusqu’en 2010, lorsqu’il a été envoyé aux Etats-Unis pour un traitement. C'est alors qu'il a pu s'échapper et sortir de sa détention. Il raconte qu’il planifiait depuis de porter plainte contre ceux qu’il estime être responsables de cet enlèvement.
Selon les avocats du prince, un procureur suisse Stéphane Grodecki a déjà lancé une enquête pénale pour cette affaire. Cependant, la justice suisse refuse de confirmer ou de démentir si une enquête est bel et bien en cours.
En savoir plus : Un prince saoudien promets des Bentleys aux pilotes qui bombardent le Yémen
Les deux princes qui s’opposent devant le tribunal helvétique sont les petits-fils du premier roi de l’Arabie saoudite moderne Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud. Les membres de la famille royale saoudienne ont parfois figuré dans des scandales et perquisitions judiciaires, mais il s’agit de la première fois qu'un prince porte une accusation criminelle aussi sérieuse contre un autre prince devant la justice d'un pays européen.
En savoir plus : France et Arabie saoudite, une relation stratégique en or