«Trop c’est trop. Tout le monde donne de l’importance à cette homosexualité et veut en parler. Ces gens-là sont des ordures», a déclaré Mustapha Ramid, ministre marocain d'Etat chargé des Droits de l'homme en marge d'une réunion sur la prévention de la torture le 27 septembre dernier. Il était interrogé par les journalistes au sujet de la pénalisation des homosexuels.
Ces propos homophobes ont provoqué la colère de plusieurs organisations telles que l'Association marocaine des droits de l'Homme ou l'Association de lutte contre le sida, qui ont adressé une missive au chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani.
«Nous considérons que qualifier d'"ordures" des citoyens marocains, comme tout autre citoyen, est une violation flagrante de la constitution marocaine, qui dans son préambule, adopte l'engagement de l'Etat marocain aux droits de l'homme tel que reconnu internationalement. Le ministre d'Etat, avec de telles déclarations, encourage l'homophobie», peut-on lire dans le texte.
Les associations ont aussi demandé au ministère public d'ouvrir une enquête sur le ministre à la suite de ces propos «inconstitutionnels et discriminatoires».
La loi marocaine pénaliste actuellement «les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe», par l'article 489 du code pénal. Les peines peuvent aller de six mois à trois ans d'emprisonnement et d'une amende de 120 à 1 200 dirhams (11 à 111 euros).