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George W. Bush sort de sa réserve pour dénoncer le «nationalisme dévoyé» de Donald Trump

L'ancien président des Etats-Unis George W. Bush ne commente que rarement la conduite des affaires de son pays depuis qu'il ne le dirige plus. Sa critique de la politique migratoire et économique de Donald Trump est d'autant moins passée inaperçue.

Lors d'une conférence au George W. Bush Institute, l'organisation qu'il a fondée afin de promouvoir la liberté et les droits de l'Homme dans le monde, l'ex-président des Etats-Unis est sorti de sa réserve pour critiquer implicitement la politique de Donald Trump. 

«Nous avons vu que le nationalisme avait été dévoyé vers le nativisme, nous avons oublié le dynamisme que l'immigration a toujours apporté à l'Amérique, nous voyons que la confiance dans les valeurs du marché et du commerce international décline, en oubliant que le protectionnisme conduit aux conflits, à l'instabilité et à la pauvreté», a-t-il affirmé, visant notamment sans les nommer le décret migratoire signé par Donald Trump et les déclarations de l'actuel président en faveur de mesures favorisant prioritairement l'économie américaine.

George W. Bush s'est fait ensuite plus précis, revenant sur les événements de Charlottesville après lesquels Donald Trump avait essuyé de nombreuses critiques pour n'avoir pas ouvertement condamné les actions violentes de l'extrême droite. «Cela signifie que toutes les personnes, quelles que soient leur race ou leur religion, peuvent être pleinement et de manière égale américaines. Cela signifie que la bigoterie et la suprématie blanche, dans quelle que forme que ce soit, sont un blasphème contre les valeurs américaines», a lancé l'ancien président, avant d'être longuement applaudi par la salle. 

Interrogé alors qu'il quittait les lieux sur la possibilité que son discours soit entendu à la Maison Blanche, George W. Bush a esquissé un léger sourire avant de répondre : «Je crois qu'il le sera.»

Obama et Kerry montent au créneau

Le hasard du calendrier veut qu'un autre ex-président de la République, Barack Obama, ait adressé une pique à Donald Trump le même jour. Lors d'un meeting électoral où il était venu soutenir deux candidats démocrates à des élections partielles, l'ancien chef d'Etat a dénoncé un «retour 50 ans en arrière», sans nommer expressément Donald Trump.

Dans la foulée, John Kerry, secrétaire d'Etat de Barack Obama, s'est lui aussi fendu d'une critique à l'égard de Donald Trump. Le président américain Donald Trump mettrait en place une «politique du chaos» avec son usage prolifique de Twitter, notamment pour des remarques incendiaires, selon l'ancien diplomate interrogé sur la chaîne RTS.

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