International

Allemagne: encore un logement destiné aux réfugiés ravagé par un incendie

L'attaque a eu lieu dans la ville bavaroise de Reichertshofen et a touché un bâtiment qui devait accueillir 67 demandeurs d'asile en septembre. Ce n'est pas la première fois que de telles agressions se produisent en Allemagne.

«La motivation xénophobe de cet acte ne peut pas être exclue» a laconiquement commenté le porte-parole de la police jeudi 16 juillet. Quelques heures plus tôt, un incendie se déclarait au niveau de deux des entrées d'un immeuble de Reichertshofen- ville située à 68 kilomètres au nord de de Munich- et dévastait ce bâtiment, destiné à héberger à la rentrée une soixantaine de réfugiés.

Ce projet d'accueil, mené par la municipalité, était très contoversé dans la petite ville bavaroise. Plusieurs manifestations avaient d'ailleurs été organisées ces dernières semaines pour s'opposer à ce programme de relogement.

Ce n'est pas la première fois que de tels actes se produisent en Allemagne. Ainsi, la semaine dernière, un immeuble abritant 150 demandeurs d'asile était attaqué à Boehlen -ville de l'Est appartenant au land de Saxe- et des coups de feu étaient même tirés, sans faire de victime. En avril dernier, un bâtiment devant accueillir des réfugiés partait également en fumée, toujours dans l'Est de l'Allemagne à Troeglitz.

Le pays, comme d'autres en Europe, fait en effet face depuis plusieurs mois à une crise migratoire intense. Selon le ministre de l'Intérieur allemand, Thomas de Maizières, 400 000 demandes d'asile devraient être traitées par Berlin, d'ici à la fin de l'année. Un nombre qui a doublé en l'espace d'un an. L'Allemagne est l'un des pays de l'Union les plus demandés par les réfugiés, qui viennent aujourd'hui essentiellement de Syrie.

Une pression migratoire qui a permis ces derniers mois l'émergence en Allemagne de partis anti-immigration et anti-Europe. A l'image de Pegida, mouvement anti-Islam, qui a devancé tous les sondages en se hissant début juin, à la quatrième place lors du scrutin municipal de Dresde en Saxe, juste derrière la CDU d'Angela Merkel.

En savoir plus: Percée de Pegida aux municipales de Dresde : le parti prospère malgré les sondages