«Au cours des 48 dernières heures, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 61 000 personnes ont fui Kirkouk et ses environs. La plupart d'entre eux se dirigent vers les gouvernorats d'Erbil et de Souleimania, au nord et à l'est», a déclaré à la presse Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétariat général de l'Organisation des Nations unies, le 17 octobre.
Et d'ajouter : «Nous appelons toutes les parties en présence à assurer la sécurité des civils et à leur permettre de quitter les zones touchées s'ils le souhaitent.»
Irakiens et Kurdes ont appelé, de concert, à une solution pacifique de la crise en cours à Kirkouk et aux alentours. Cependant, les autorités à Bagdad ont annoncé que le référendum sur l'indépendance kurde devrait être oublié, le Premier ministre Haïder al-Abadi précisant même que ce scrutin unilatéral appartenait «au passé».
Dissensions parmi les responsables politiques kurdes
De son côté, Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien veut croire à l'avenir de l'indépendance kurde et a déclaré : «Ceux qui se sont soulevés pour l'indépendance du Kurdistan ont été entendus par toutes les nations. Cela n'aura pas été en vain, ni aujourd'hui, ni demain.»
Dans une première réaction, le président du Kurdistan irakien avait blâmé, sans le nommer, le parti rival, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), auquel appartient le président irakien Fouad Massoum en déclarant : «Certaines personnes appartenant à un parti politique ont ouvert [...] la voie à cette attaque [dans la province de Kirkouk].»
Selon des responsables, l'avancée des forces irakiennes a en effet été facilitée par le retrait d'une grande partie des peshmergas (combattants kurdes) de l'UPK aux termes d'un accord avec Bagdad.
Depuis le début de l'opération lancée le 15 octobre, les blindés ont avancé pour rétablir l'autorité du pouvoir central dans cette province du nord-est de l'Irak, où les combattants kurdes s'étaient installés en 2014, profitant de la débandade des troupes irakiennes devant la percée de Daesh.
Les troupes gouvernementales ont désormais repris la quasi-totalité des champs pétroliers de la province de Kirkouk, après le retrait sans combat des peshmergas kurdes, ruinant les espoirs d'indépendance de la région autonome du Kurdistan, en plein marasme économique.
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