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Le président tchèque veut que les Européens puissent s'armer pour se défendre contre les terroristes

A l'occasion d'une intervention devant le Conseil de l'Europe, le président tchèque Milos Zeman a prôné le droit au port d'armes sur le continent. Prague reproche justement à la législation de l'UE d'être trop restrictive à ce sujet.

Dans le cadre d'une intervention devant le Conseil de l'Europe le 10 octobre, le président tchèque Milos Zeman a fait part de son souhait de faire avancer le droit au port d'armes dans son propre pays, mais aussi en Europe.

«Que pouvons-nous faire contre la criminalité internationale ? Investir dans la police, investir dans l'armée, et avoir le courage d'investir dans nos propres armes», a ainsi déclaré le chef d'Etat. «Ma femme a un pistolet. Evidemment, elle a passé tous les tests nécessaires, mais maintenant ma femme me protège, plus seulement mes gardes du corps», a-t-il fait valoir. 

Le président tchèque a défendu un système similaire à celui des Etats-Unis, où une vérification des antécédents ainsi que des tests sont nécessaires avant de pouvoir se procurer une arme à feu. «Le deuxième amendement de la Constitution américaine stipule que tout le monde à le droit de porter une arme – bien sûr, ils doivent remplir les conditions nécessaires et passer des tests», a soutenu Milos Zeman.

Du côté de l'Union européenne, le Parlement européen a voté une directive en décembre 2016, en réponse aux attaques terroristes frappant le continent, visant à renforcer le contrôle sur les armes à feu, en interdisant notamment aux civils de détenir certaines armes semi-automatiques. Or, quelques mois plus tard, en juin 2017, les députés tchèques ont approuvé un amendement constitutionnel autorisant les détenteurs légaux d'armes à feu à en faire usage pour défendre la sécurité du pays, par exemple en cas d'attaque terroriste – une loi contrevenant à la législation européenne.

En août dernier, le ministre de l'Intérieur tchèque Milan Chovanec a fait savoir que la directive de l'UE était trop sévère, et a annoncé que son pays avait engagé une action en justice contre l'institution supranationale devant la Cour de justice de l’UE.