1. Washington : des rebelles dits «prorusses» ont abattu l’avion avec un missile sol-air par malveillance ou par mégarde en le prenant pour un avion de combat ukrainien.
Cette version est fondée notamment sur les déclarations faites au lendemain du crash par le président des Etats-Unis Barack Obama, qui a annoncé que le missile qui avait abattu le Boeing avait été lancé depuis le territoire contrôlé par les rebelles.
Dans les jours qui ont suivi, Washington a expliqué que cette hypothèse avait été déduite de l’analyse des informations diffusées sur les réseaux sociaux et sur l’interception de conversations entre les rebelles, ainsi que sur d’autres données de renseignement. Toutes ces informations n’ont cependant pas été dévoilées «pour des raisons de sécurité».
En réponse, le 21 juillet, le ministère de la Défense russe a présenté au public les informations recueillies par ses services spéciaux, parmi lesquelles des images satellites montrant les complexes de missiles ukrainiens qui se déplaçaient près de la zone du crash le jour de la catastrophe.
La Russie a ensuite transmis aux responsables de l’enquête internationales les éléments dont elle disposait.
2. Kiev : les militaires russes, qui sont venus en aide aux rebelles ou ont agi seuls, ont abattu l’avion avec un missile sol-air.
Ce sont les services spéciaux ukrainiens qui ont déclaré qu’ils disposaient de preuves que l’équipage russe d’un système antiaérien Bouk avait pénétré sur le territoire ukrainien en se basant sur la supposition que l’exploitation d’un tel système ne pouvait être effectué que par des spécialistes.
Cette version – d’un système Bouk amené en Ukraine depuis le territoire russe - a été démentie par le fabricant d’armes russes Almaz-Anteï. Ce dernier a expliqué que d’après ses analyses, le missile utilisé le 17 juillet 2014 provenait d’un système Bouk M1 dont la fabrication a cessé en 1999 et que la Russie a depuis remplacé par le système Bouk M2. Mais depuis cette date, la Russie a exporté de nombreux systèmes Bouk M1 à l’étranger, y compris en Ukraine.
3. Moscou : le Boeing a été abattu par un missile air-air.
Il s’agit d’une version avancée par les services russes de surveillance sur la base de leur propre enquête dont les données sont accessibles sur le site du ministère de la Défense.
Le jour du crash, un avion de chasse ukrainien a été repéré par des radars russes à proximité du vol MH17 et qui aurait pu tirer un missile fatal sur le Boeing. Ces estimations se basent, en outre, sur les témoignages des habitants locaux qui avaient observé un avion bizarre s’approchant du vol MH17, ainsi que sur les dépositions d’un ex-militaire ukrainien proche de l’affaire.
Un nouveau rapport publié récemment par le Comité d’enquête russe affirme que les enquêteurs ont pu établir le type de missile utilisé et qu’il n’était pas de fabrication russe.
Un autre rapport dévoilé récemment sur le web, réalisé par des experts anonymes en sécurité aérienne, confirme cette piste et souligne qu’il pourrait s’agir d’un missile air-air Python, produit par Israël.
La Russie a également demandé aux autorités ukrainiennes de diffuser les conversations radio entre le Boeing de Malaysia Airlines et les contrôleurs aériens ukrainiens. Aucune réponse satisfaisante n’a pour l’instant été fournie.