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L'ancienne ministre de la Culture Audrey Azoulay peine à s'imposer à la tête de l'Unesco

L'élection du prochain directeur général de l'Unesco cristallise encore les tensions au sein de l'organisation. Malgré le départ fracassant d'Israël, la question des territoires occupés par l'Etat hébreu pèse plus que jamais.

Après la sortie fracassante des Etats-Unis suivis d'Israël, l'Unesco aura besoin d'un direction solide pour surmonter ses dissensions. Parmi les candidats, la française Audrey Azoulay, ex-ministre de la Culture de François Hollande, peine à s'imposer. Au lendemain du retrait des Etats-Unis et d'Israël de l'organisation, qu'ils accusent d'être anti-israélienne, malgré quatre tours de vote, les 58 pays membres du Conseil exécutif ne sont parvenus à désigner qu'un seul des deux finalistes, le Qatari Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari, qui a reçu 22 voix. 

Arrivées en seconde position ex æquo avec 18 voix chacune, la candidate française Audrey Azoulay et l'égyptienne Moushira Khattab doivent encore être départagées par un nouveau vote, ce 13 octobre.

«J'ai une vraie envie pour ce poste parce qu'il porte des valeurs universelles et humanistes. L'Unesco c'est la connaissance de l'autre», plaidait l'ex-ministre de la Culture en septembre dernier, d'après Le Point. Mais la candidature de cette Franco-Marocaine, fille d'ancien banquier conseiller du roi du Maroc, risque de lever contre elle les pays arabes. Sa nomination comme ministre de la Culture en France en février 2016 avait déjà fait grincer des dents, notamment en Algérie. Née en France, Audrey Azoulay appartient aussi par ses parents à la communauté juive marocaine d'Essaouira, un handicap en pleine crise de l'Unesco sur la politique israélienne dans les territoires occupés. «Les Arabes ne veulent pas de la Juive Audrey Azoulay à l’Unesco», notait déjà en mars 2017, sans ambages le site Jforum, qui se présente comme le portail juif francophone sur internet.

Audrey Azoulay pourrait toutefois bénéficier des dissensions entre les pays arabes et de la crise entre le Qatar et ses voisins au Moyen-Orient. Les 58 pays membres de l'organisation internationale pourraient donc avoir à choisir entre une Française qui confiait en 2016 au JDD avoir découvert lors de ses études à l'ENA l'«antisémitisme vieille France», et un Qatari, taxé d'antisémitisme par des associations juives américaines. Israël a beau avoir claqué la porte de l'Unesco, son ombre semble continuer de planer sur la désignation de son prochain directeur général.

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