Les réactions au discours du 10 octobre devant le parlement catalan de Carles Puigdemont sont a l'image de son annonce, empreintes d'une certaine confusion. Le président catalan a en effet fait une déclaration implicite d'indépendance, dont il a immédiatement suspendu les effets pour ouvrir la porte au dialogue et à la négociation avec Madrid. Mais il a également signé un document proclamant l'indépendance de la région, dont la valeur juridique est floue.
Dans une première réaction, à chaud, le gouvernement conservateur espagnol a estimé par la voix d'un porte-parole qu'une «déclaration implicite d'indépendance [...] n'[était] pas admissible». Le bureau du Premier ministre a en outre estimé que la déclaration d'indépendance signée dans la foulée par Carles Puigdemont n'était qu'un document signé par deux partis politiques, sous-entendant qu'il n'avait pas de valeur juridique.
Synthétisant le flou de la situation, la numéro deux du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria, citée par l'AFP, a jugé que le président catalan ne savait pas où il était, où il allait, ni avec qui il voulait y aller.
Du côté des indépendantistes, le parti de gauche radicale CUP (Candidature d'unité populaire), ne s'est pas non plus satisfait de ce discours, regrettant «une occasion perdue de proclamer solennellement la république catalane».
Mais le parti d'extrême gauche s'est dans le même temps réjoui «d'avoir signé la déclaration d'indépendance», ajoutant, contrairement a ce qui avait été annoncé par un porte-parole du gouvernement régional cité par l'AFP, que celle-ci n'avait pas été suspendue.
«Vous ne pouvez pas suspendre une déclaration qui n'a pas été faite», a tranché le leader socialiste catalan, Miquel Iceta, résumant le flou autour des intentions de Carles Puigdemont.
Le maire de Barcelone Ada Colau, est une des rares à avoir fait part de satisfaction, remerciant le président catalan d'avoir opté pour le dialogue et la négociation.
«Carlos Puigdemont n'a pas déclaré l'indépendance. Il revient à Mariano Rajoy de reprendre le dialogue, la vie politique et aussi à écouter l'Europe», a pour sa part jugé Pablo Iglésias, le secrétaire général de Podemos