Le Conseil de l’Europe a perdu plusieurs millions d’euros après que la Russie a décidé de réduire sa contribution à son budget, selon le diplomate britannique Ian Liddell Grainger, représentant de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. «La délégation russe annonce qu’elle ne souhaite pas remplir ses obligations, et l’argent que nous sommes en train de perdre est une somme très considérable», a-t-il regretté, ajoutant que cette situation pourrait «empêcher» le fonctionnement du Conseil.
Ian Liddell Grainger a espéré que le secrétaire général de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) ferait tout son possible pour atténuer les conséquences de la décision russe. De son côté, le chef de la délégation britannique, Roger Gale, a qualifié la position russe de «problème sans précédent».
La Russie a réduit d’un tiers sa contribution au budget du Conseil de l’Europe en suspendant le paiement d’une partie de sa cotisation pour l’année 2017 à la fin du mois de juin, et ce jusqu'à «la restauration totale des droits de la délégation russe», selon les mots du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Depuis février 2014, le droit de vote de la délégation russe est suspendu et cette dernière ne peut pas participer non plus au fonctionnement des organes statuaires du Conseil. Ces décisions font suite aux résolutions adoptées par l’Assemblée en 2014 et 2015 dans le cadre des sanctions édictées contre Moscou après le rattachement de la Crimée à la Russie. En réaction, les élus russes ont claqué la porte de l'hémicycle strasbourgeois, boycottant les travaux de l'Assemblée parlementaire auxquels ils n'ont pas participé depuis plus de trois ans.
Moscou s’est en revanche engagé à continuer à remplir les obligations qu’elle a accepté conformément aux conventions signés par le Conseil de l’Europe.
La Russie est l'un des principaux contributeurs du budget du Conseil, avec la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. En 2017, Moscou devait envoyer près de 33 millions d’euros à l’organisation, soit 7 % de son budget chiffré 454,5 millions d’euros, selon RIA Novosti. Il s’agirait donc d’un trou d’environ 11 millions d’euros dans la bourse du Conseil.