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Le football, un «vrai jeu russe» ? Vladimir Poutine n'a pas l'air convaincu

Le président russe a ironiquement taclé le président Zenith de Saint-Pétersbourg, qui espére qu'avec la coupe du monde en Russie en 2018, le pays pourra enfin être perçu comme une nation de football.

Il reste un peu moins d'un an avant le lancement de la coupe du monde de football qui aura lieu en Russie au mois de juin 2018. Le pays profite de l’occasion pour rénover ses infrastructures sportives, et le chantier sportif global est engagé depuis quelques années sur tout le territoire. Certains stades sont construits ex nihilo, d'autres sont rénovés du fond en comble.

Avec cette compétition, Moscou espère faire remonter le niveau professionnel de ce jeu, très populaire dans le pays, pour se hisser à la hauteur de ses concurrents étrangers. Selon Sergueï Foursenko, président du Zenith de Saint-Pétersbourg, l’un des principaux clubs de Russie, les matches des équipes russes doivent devenir plus «spectaculaires» pour attirer le public, et ensuite, les investisseurs. 

«La beauté du football est plus importante que le résultat. En jouant un magnifique football, le Zenith a attiré une énorme quantité de supporters dans les stades et a atteint un chiffre de 50 000 spectateurs par match», s’est vanté le président du club, lors d’une réunion consacrée au développement du football en Russie et aux préparatifs du Mondial 2018.

Il s’est ensuite mis à imaginer un avenir brillant pour le football russe, des stades pleins devant garantir la rentabilité de cette industrie. «Et après, tout le monde dira que le football est un vrai jeu russe», a-t-il finalement souhaité.

Une phrase que le président russe, Vladimir Poutine, lui-même originaire de la Venise du Nord, n'a pas goûtée complètement.

«Bravo, Sergueï. Le football, un vrai jeu russe. Huit étrangers sur le terrain du côté du Zénith dans un match de la Ligue Europa. Et deux Russes, plus un gardien. Bravo ! Intéressant comme discours», a ironisé Vladimir Poutine. La semaine dernière, le Zenith a commencé son match de Ligue Europa contre la Real Sociedad espagnole avec seulement trois joueurs titulaires de nationalité russe.

Embarassé, Sergueï Foursenko a assuré qu'il s'agissait d'un cas particulier. «Nous préparons réellement les footballeurs russes au Mondial. Le résultat sera là, vous verrez», a répondu le président du Zenith à Vladimir Poutine. «On verra», s'est contenté de lui renvoyer le maître du Kremlin.

Il est à noter que pendant le match en question, trois autres joueurs russes ont rejoint les trois titulaires. Dans le championnat russe, une règle fixe un nombre maximal de joueurs étrangers pouvant jouer sur le terrain. Une règle qui n'a pas cours en Ligue Europa.

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