«La France suit la situation au Cameroun attentivement et est préoccupée par les incidents qui ont eu lieu ce week-end [30 septembre - 1 octobre]», a déclaré le 2 octobre la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnes Romatet-Espagne, citée par Reuters.
«Nous appelons tous les acteurs à faire preuve de retenue et à rejeter la violence», a-t-elle ajouté.
Au moins huit personnes ont trouvé la mort dans des incidents séparés les 30 septembre et 1er octobre dans les régions anglophones du Cameroun. Des militants séparatistes ont annoncé la proclamation – symbolique – de l’indépendance du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, deux régions anglophones alors que le reste du pays est francophone. Ils reprochent au gouvernement de traiter les anglophones camerounais en citoyens de seconde zone.
Yaoundé a répondu en déployant d'importantes forces de sécurité notamment à Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, et à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, et en instaurant un couvre-feu. A Bamenda comme dans d'autres villes, les forces de sécurité ont tiré des coups de feu pour disperser les manifestants, selon des témoignages rapportés par l'AFP.
Le président camerounais appelle au dialogue
Réagissant sur les réseaux sociaux, le président camerounais Paul Biya, a condamné «de façon énergique tous les actes de violence, d'où qu'ils viennent, quels qu'en soient les auteurs», appelant au dialogue.
Depuis l’automne 2016 manifestations pacifiques, grèves et arrestations se succèdent dans les régions anglophones. La crise provoquée par cette contestation, exacerbée début 2017 avec une coupure d'internet de trois mois, s'est amplifiée ces dernières semaines.
Le 22 septembre, entre 30 000 et 50 000 séparatistes ont manifesté, selon un décompte de l'organisation International Crisis Group (ICG), qui relève que c'est la plus grande manifestation depuis février 2008.