International

La langue de bois façon Washington pour les nuls

Le magazine américain Foreign Policy a répertorié les expressions «langue de bois» les plus couramment employées par la diplomatie américaine... attention décryptage décapant !

Vous vous ennuyez dans votre job ? Envie de gloire et de respect ? Devenez chef de la diplomatie américaine ! A en croire le magazine Foreign Policy, nul besoin d'être diplomé en relations internationales pour tenir la place. Quelques expressions très cliché pourront suffire à vous donner l'air d'un vrai pro. 

Parmi les plus formules les plus usitées par les diplomates de Washington, on retiendra les très à la mode «War on terror» ou «War on Terrorism» (guerre contre la terreur ou le terrorisme en français). Ici, il faut comprendre : «Nous n'avons pas la moindre idée de qui sont ces gars, ou quelles peuvent être leurs motivations, mais nous ne les aimons pas».

Toujours dans la catégorie, «c'est flou», «Les intérêts de la nation sont menacés», ce qui signifie en réalité «Je ne sais pas exatement ce qui est menacé mais j'ai besoin d'une raison pour agir», ou encore «Il n'y a pas de solution militaire» qui peut vouloir dire dans un langage plus direct «Vous croyiez vraiment que ça allait marcher ?».

Ainsi dans la bouche de John Kerry, le secrétaire d'Etat Américain, l'expression : «Ces acquis sont fragiles» signifie en fait «Les mecs, ne me jetez pas la pierre si cela ne dure pas !»

«Cela va nous demander de gros efforts pour y parvenir» pourrait être traduit par «Ce sera un miracle si cela marche !» ou encore «nos alliés et partenaires», c'est-à-dire «ceux qui vont faire le job sur le terrain».

Enfin, les traditionnels «Nous ne pouvons tolérer ceci ou cela» accompagné le plus souvent d'un «C'est une ligne rouge pour nous», doivent être compris eux par un très direct : «De toute façon, nous ne ferons rien !».

Ainsi, le célèbre «No boots on the ground» (pas de gars sur le terrain, en français) devrait plutôt être interprété par un «nous préférons procéder à une inefficace et destructive campagne aérienne. Quoique que nous nous gênerons pas pour envoyer les forces spéciales et autres conseils en tout genre sur le terrain. Mais s'il vous plaît, aidez-nous, en faisant comme si vous y croyiez aussi !»

Ou encore «Nous avons une politique sur ce point», qui en fait signifie «Aïe, nous n'avons aucune stratégie !». 

Quant à l'expression «Nous devons nous tourner vers l'Asie» elle pourrait être complétée par un «vu qu'au Moyen-Orient, ça ne marche plus très bien».

Enfin les «Human terrain», formule employée par les diplomates de Washington pour désigner les populations locales lors des conflits, elle pourrait être traduite par : «gens dont nous ne connaissons que peu de choses et que nous serons peut-être amenés à tuer».

Pour parfaire votre langue de bois diplomatique, quelques expressions très patriotes vous seront nécessaires.

Ainsi, un «Je soutiens les troupes» serait le bienvenu et ce, même si vous n'avez jamais vu de votre vie un uniforme. Dans la même veine, un «Je dois reconnaître le sacrifice et l'héroïsme de nos soldats» est traduit par Foreign Policy par un peu glorieux: «En attendant, je rentre au bureau moi !».