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Nabil Rajab : «il devient de plus en plus difficile de critiquer les institutions à Bahreïn»

Il a été libéré, officiellement pour «raisons de santé». L'opposant et militant des droits de l'homme Nabil Rajab a bénéficié d'une grâce royale du souverain du Bahreïn, Hamad Al-Khalifa. Libre, Nabil Rajab assure qu'il continuera son combat.

«Je suis content d'avoir été gracié. Cependant j'avais effectué les deux tiers de ma condamnation et je veux rappeler que je dois encore faire face à un autre procès pour lequel je risque une condamnation à dix ans de prison pour insultes à une institution gouvernementale».

C'est par ces mots que Nabil Rajab a commenté sa libération alors qu'il effectuait une peine de six mois de prison pour propagation de «fausses nouvelles» et «insultes envers les autorités» via des tweets qu'il avait émis. Cette condamnation avait donné lieu à une vaste campagne internationale en faveur de sa libération.

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Les Etats-Unis, alliés de Bahreïn, ont, semblent-ils, réclamé la libération de Nabil Rajab qui souffre d’un ulcère. 

Libre, l'opposant bahreïni a tenu à rappeler qu'il reste des «centaines de prisonniers politiques derrière les barreaux qui doivent être également libérés».

Une préoccupation partagée par la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) qui estime dans un communiqué que «la libération de Nabil Rajad intervient dans un contexte de répression systématique des défenseurs des droits de l'homme et un jour après l'arrestation d'Ibrahim Sharif, une figure politique de premier plan».

Même sorti de prison, l'opposant politique n'en a pas perdu sa ténacité et pointe l'état politique de son pays: «Si vous lisez de simples articles qui déplaisent au gouvernement, vous risquez jusqu'à dix ans de prison. Le niveau de critique acceptable est très bas et de nombreuses lois ont été adoptées qui punissent toute critique du Parlement, du gouvernement, de la police» a-t-il affirmé.

Nabil Rajab a tenu également à réaffirmer son engagement politique: «Je peux vous affirmer que je vais continuer ma lutte pour les droits de l'homme, la démocratie. Je vais tenter d'éviter de retourner en prison car je suis beaucoup plus utile libre que derrière les barreaux. Mais je vais continuer à crtiquer le gouvernement, à twitter, à lutter».