«La politisation des questions relatives à l'aide [humanitaire à la Syrie] et les déclarations sur la nécessité d'attendre la fin d'un processus politique sont inacceptables», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, le 21 septembre lors d'une réunion en marge de l'assemblée générale de l'ONU. «Nous parlons du destin de centaines de milliers, voire de millions de Syriens qui vivent à l'heure actuelle dans des conditions très difficiles, exacerbées par ce que j'appellerais des sanctions unilatérales», s'est insurgé le diplomate russe.
«Nous avons besoin à l'heure actuelle d'une aide humanitaire majeure via les Nations unies et d'autres canaux. Il faut reconstruire les écoles, les hôpitaux, les infrastructures essentielles», a déclaré le ministre russe, dont le pays est, avec l'Iran, le principal allié de Damas.
Présidée par le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, cette réunion faisait suite à une conférence en avril à Bruxelles au cours de laquelle six milliards de dollars d'aide humanitaire avaient été promis pour les Syriens en 2017.
«Il ne peut y avoir un soutien pour la reconstruction tant qu'une transition politique crédible n'est pas en cours. La reconstruction doit être une récompense pour la paix, et non une récompense pour un régime qui a détruit ses propres villes et sa propre population», a déclaré le représentant de la Grande-Bretagne.
«La politique consistant à assiéger des villes se poursuit, l'accès humanitaire reste limité, et ceux qui soutiennent [Damas] sont les principaux responsables», a estimé pour sa part l'ambassadeur français pour la Syrie, Franck Gellet.
L'aide n'atteint que 13% des quatre millions de Syriens dans le besoin, a souligné de son côté le commissaire européen pour l'aide humanitaire Christos Stylianides, ajoutant qu'il revenait au gouvernement syrien de garantir l'accès de l'aide.
Le conflit en Syrie a fait depuis 2011 plus de 330 000 morts, des millions de déplacés et réfugiés, et des dégâts et destructions d'une ampleur considérable. Depuis plusieurs mois, la Russie envoie l'aide humanitaire dans des zones libérées des terroristes, et a récemment acheminé une cargaison record de 4 000 tonnes de matériel pour aider à reconstruire le pays.