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Philippines : Duterte promet d'exécuter son fils s'il est reconnu coupable de trafic de drogue

Accusé d'être impliqué dans la tentative d'une importante livraison de drogue, le fils de Rodrigo Duterte ne pourra pas compter sur la clémence de son père, qui a assuré qu'il n'hésiterait pas à le faire exécuter si sa culpabilité était avérée.

«Je l'ai dit par le passé, mon ordre est le suivant : "Si j'ai des enfants impliqués dans le trafic de drogue, tuez-les pour que les gens n'aient rien à redire"», a déclaré le président philippin Rodrigo Duterte dans un discours le 20 septembre. 

«Alors j'ai dis à Pulong [le surnom de son fils] : mon devoir est de te tuer si tu te fais attraper. Et je protégerai le policier qui t'a tué, si c'est vrai [les accusations à son propos]», a-t-il ajouté.

Cette (nouvelle) déclaration choc du chef d'Etat philippin intervient alors que son fils Paolo est accusé d'être lié à un cartel de drogue international, qui a tenté de livrer un chargement de méthamphétamine d'une valeur de 125 millions de dollars depuis la Chine vers Manille en mai dernier.

Une accusation portée par le sénateur Antonio Trillanes, un farouche opposant au président. Pour étayer ses dires, Antonio Trillanes a révélé des photos de Paolo Duterte au côté d'un homme d'affaires accusé d'être le responsable du trafic de drogue. Il cite en outre une information en provenance d'un service de renseignement étranger – sans spécifier lequel – selon laquelle Paolo Duterte serait membre d'un groupe mafieux, faisant allusion à un tatouage en forme de dragon sur le dos de ce dernier pour appuyer son propos.

Début septembre, Paolo Duterte a fermement nié toutes ces accusations devant une commission sénatoriale, estimant qu'elles ne reposaient sur rien.

Rodrigo Duterte mène une guerre sans merci aux cartels de la drogue qui a déjà fait des milliers de morts, dont des dizaines d'adolescents. Le président des Philippines s'en était d'ailleurs violemment pris au responsable de la Commission des droits de l'Homme de son pays le 16 septembre, se demandant publiquement s'il était «gay ou pédophile» après qu'il se soit inquiété de la mort des jeunes hommes.

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