Laurent Fabius a indiqué avoir reçu mardi une nouvelle invitation de son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, à se déplacer en Iran. Après avoir refusé une première invitation, cette fois-ci Laurent Fabius semble déterminé : «Je lui ai dit que j'irai en Iran donc j'irai en Iran», a-t-il déclaré sur Europe 1.
Il n'a pas précisé à quelle date il pourrait effectuer cette visite, qui pourrait être l'une des premières d'un haut responsable occidental à Téhéran dans la foulée de l'accord arraché mardi à Vienne, pour mettre fin à douze années de tension autour du nucléaire iranien.
Laurent Fabius a souligné les «perspectives importantes» qu'ouvre pour les entreprises françaises la réintégration attendue de l'Iran dans la communauté internationale grâce à cet accord, mais récusé que Paris l'ait soutenu pour des raisons prioritairement commerciales.
«Nous l'avons prise [la décision sur l'accord... NDLR] pour des raisons stratégiques, parce que nous voulions éviter la prolifération nucléaire et nous savions que si nous arrivions à un accord, mais un accord très solide, nous pouvions éviter cette prolifération», a-t-il défendu.
Avec près de 80 millions d'habitants, le marché iranien présente un intérêt majeur pour les grandes entreprises françaises, comme les constructeurs automobiles PSA Peugeot Citroën et Renault, ou encore le géant pétrolier Total.
Pourtant, les échanges commerciaux de la France avec l'Iran avaient chuté à 500 millions d'euros en 2013 à cause des sanctions visant la République islamique. Un niveau huit fois inférieur à celui enregistré en 2004, d'après un rapport du Sénat français.
Ce n'est pas la première fois que le ministre français se rend dans un pays ayant subi de lourdes sanctions internationles. En 2013, il s'était déjà rendu à Cuba. Cette visite avait alors «permis de relancer les relations bilatérales [entre la France et Cuba]» selon le site France Diplomatie.
En mai dernier, François Hollande s'était à son tour rendu sur l'île de Cuba où il avait notamment rencontré l'ancien président emblématique Fidel Castro. «Que la France soit la première, c’est sa vocation», avait alors déclaré François Hollande.