Les Etats-Unis sont «fermement opposés» au référendum d'indépendance du Kurdistan prévu le 25 septembre, d’après le Département d'Etat, qui a demandé le 20 septembre au président kurde d'y renoncer. «Tous les voisins de l'Irak, et virtuellement la communauté internationale dans son intégralité sont aussi opposés à ce référendum», a ajouté dans un communiqué le ministère américain des Affaires étrangères.
En réalité, Israël, pourtant très proche allié des Etats-Unis, est le seul pays à s'être prononcé publiquement pour un Etat kurde indépendant à l'approche du référendum prévu en Irak, au nom des bonnes relations entre Kurdes et juifs et, selon des experts, dans l'espoir d'endiguer l'influence de l'Iran et de l'islam radical.
«Les Etats-Unis exhortent les dirigeants kurdes irakiens à accepter l'alternative d'un dialogue sérieux et soutenu avec le gouvernement central, facilité par les Etats-Unis et les Nations unies, ainsi que d'autres partenaires, sur toutes les questions posant problème, incluant l'avenir de la relation entre Bagdad et Erbil», a ajouté le Département d'Etat.
«Si ce référendum se tient, il est très peu probable qu'il y aura des négociations [entre Erbil et] Bagdad», a-t-il précisé, en évoquant la menace d'un arrêt du soutien international aux discussions.
Massoud Barzani, président du Kurdistan irakien, mène avec son référendum un nouveau bras de fer avec Bagdad, pour réaliser le rêve d'un Etat selon ses partisans, ou pour se maintenir au pouvoir d’après ses détracteurs, en pleine crise politique interne. Outre les trois provinces qui forment la région autonome du Kurdistan en Irak depuis la chute de Saddam Hussein à la suite d'une invasion conduite par les Etats-Unis, les Kurdes revendiquent différents autres territoires à Kirkouk, Ninive et Dyala.
Le 18 septembre, la Cour suprême irakienne a ordonné la suspension du référendum prévu le 25 septembre jusqu'à ce qu'elle puisse examiner sa constitutionnalité. Sans se plier à cette décision, Massoud Barzani a déclaré qu'une victoire du «oui» ne mènerait pas à une déclaration d'indépendance immédiate mais plutôt au début de «discussions sérieuses avec Bagdad» pour «régler tous les problèmes».
L'ONU a proposé d'aboutir d'ici trois ans à un accord entre le Kurdistan irakien et le gouvernement fédéral à Bagdad sur le statut de la région autonome, sous condition que le Kurdistan renonce à son référendum.