Condamné en première instance à une peine de six mois de prison avec sursis et à 18 000 euros d'amende, l'ex-député belge Laurent Louis a réussi à faire suspendre cette décision en proposant à la justice une peine de substitution inédite : visiter chaque année l'un des camps d'extermination nazis situés en Pologne pendant cinq ans, avant de faire un compte-rendu de chacune de ses visites sur son blog personnel.
Dans un arrêté du 20 septembre, rapporte la presse belge, la Cour d'appel de Bruxelles stipule que «l'homme sans scrupules a fait place à quelqu'un qui fait preuve de compassion».
Mais dans le cas où le prévenu ne respecterait pas cet engagement, il devrait alors acquitter son amende.
«La cour a sans doute reconnu mes talents d'écrivain»
Laurent Louis a qualifié sur son compte Facebook cette décision de «victoire».
«Il ne me reste donc plus qu'à aller faire des reportages dans les camps de la mort. Sans doute la Cour a-t-elle reconnu mes talents d'écrivain. Je me soumettrai à la décision de la Cour et j'irai donc me repentir chaque année dans un camp de la mort», a-t-il écrit, avant de présenter ses excuses aux personnes qui auraient pu être blessées par ses propos...
L'ex-député avait été poursuivi après la publication d'écrits sur son blog le 9 juin 2014. «Certes Jean-Marie Le Pen a dit que les chambres à gaz n'étaient qu'un détail de l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale et cela peut choquer mais en y réfléchissant un peu, est-ce si faux que cela ?», avait-il écrit.
Jean-Marie Le Pen avait pour sa part été condamné à trois reprises pour cette déclaration. La dernière condamnation, assortie d'une amende de 30 000 euros, avait été prononcée après des propos réitérés en avril 2015.
Le grand public a découvert Laurent Louis à la suite d'un discours à charge à la tribune du parlement belge en 2014, concernant des accusations de pédophilie visant des hommes politiques belges, ou encore pour sa proximité avec le polémiste Alain Soral et l'humoriste controversé Dieudonné.
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