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La Tunisie autorise les femmes à épouser des non-musulmans

Les Tunisiennes de confession musulmane pourront désormais se marier dans leur pays avec des non-musulmans. La présidence vient de faire savoir que les circulaires ministérielles qui empêchaient ces unions avaient été abolies.

«Tous les textes liés à l'interdiction du mariage de la Tunisienne avec un étranger, à savoir la circulaire de 1973 et tous les textes semblables, ont été annulés. Félicitations aux femmes de Tunisie pour la consécration du droit à la liberté de choisir son conjoint». Ce sont les mots postés sur Facebook le 14 septembre par la porte-parole de la présidence de la Tunisie, Saïda Garrach.

Le 13 août dernier, le président Béji Caïd Essebsi avait annoncé avoir demandé au gouvernement de retirer une circulaire datant de 1973 et empêchant le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans.

Des organisations de la société civile ont, ces derniers mois, lancé une campagne sur cette question, et une plainte a été déposée auprès du Tribunal administratif pour faire annuler la circulaire.

Dans un communiqué, des militants des droits de l'homme, dont le Collectif pour les libertés individuelles, avaient dénoncé des circulaires (il en existe plusieurs outre celle de 1973) qui selon eux «procèdent de mesures discriminatoires, sont contraires à la Constitution [et sont] une violation du droit fondamental de tout être humain à choisir son conjoint». 

Si elles voulaient que leur mariage soit reconnu ou célébré en Tunisie, les Tunisiennes épousant des non-musulmans devaient jusqu’à présent fournir le certificat de conversion à l’islam de leur futur mari. Certaines, peu nombreuses, avaient réussi au prix d’une bataille juridique à faire reconnaître leur mariage sans ce document, selon une avocate active dans ce domaine.

Dans un discours prononcé le jour de la Fête de la femme le 13 août, le chef de l'Etat avait aussi lancé le débat sur le sujet délicat de l'égalité entre femmes et hommes en matière d'héritage, jugeant que la Tunisie se dirigeait inexorablement vers l'égalité «dans tous les domaines».

La Tunisie est considérée comme pionnière dans le monde arabe en matière de droits des femmes, mais ces dernières continuent d'hériter généralement de la moitié de ce qui revient aux hommes, comme le prévoit le Coran.

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