Le réveil a été brutal ce 15 septembre pour les habitants de la partie nord du Japon, encore une fois à cause de la Corée du Nord.
Sirènes et alertes téléphoniques d'urgence ont retenti peu après 7h locales. Pour la deuxième fois en moins d'un mois, Pyongyang a effrayé le Japon avec un nouveau missile, passé au-dessus de l'île septentrionale d'Hokkaido.
Tous les écrans ont affiché le message d'avertissement lorsque le missile balistique à portée intermédiaire a survolé une partie du territoire nippon.
Pyongyang répond à l'ONU par un nouveau tir de missile au dessus du Japon
Le missile a été tiré d'un site proche de Pyongyang, moins d'une semaine après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une huitième série de sanctions pour tenter de contraindre le pays le plus fermé du monde de renoncer à ses programmes balistique et nucléaire.
Ce nouveau tir a été opéré quelques jours après le sixième essai nucléaire nord-coréen, de loin le plus puissant. Selon Pyongyang, il s'agissait cette fois d'une bombe H suffisamment petite pour équiper un missile. Le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé une réunion d'urgence.
Si le président américain Donald Trump ne s'est pas encore exprimé, Washington a demandé à la Chine et à la Russie de faire pression sur Pyongyang.
D'après le Commandement des opérations militaires américaines dans le Pacifique (Pacom), il s'agissait d'un missile à portée intermédiaire qui n'a pas menacé le continent américain ni le territoire américain de Guam, dans le Pacifique, où Washington dispose d'installations militaires stratégiques.
Selon le ministère sud-coréen de la Défense, le missile a probablement parcouru 3 700 kilomètres, atteignant une altitude maximum de 770 kilomètres, avant de s'abîmer dans le Pacifique.
«Pas de vaines menaces»
«C'est le plus long vol d'un de leurs missiles balistiques», a commenté sur Twitter Joseph Demsey, de l'Institut international des études stratégiques, ajoutant que cela démontrait que la Corée du Nord disposait de la portée suffisante – mais pas forcément de la précision – pour mettre en application ses menaces sur Guam.
Après les tirs par la Corée du Nord, en juillet, de deux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), qui ont semblé mettre à sa portée une bonne partie du continent américain, Donald Trump l'avait menacée de répondre par «le feu et la colère». Pyongyang avait répliqué en promettant de tirer une salve de quatre missiles à proximité de Guam.
Selon Tokyo, ce 15 septembre, le missile a survolé l'île septentrionale japonaise d'Hokkaido avant de s'abîmer à environ 2 000 kilomètres à l'est. Rien n'indique dans l'immédiat que des débris soient tombés en territoire japonais.
Le 29 août, le Nord avait déjà tiré un Hwasong-12, un missile de portée intermédiaire, au dessus de l'archipel. Les deux ICBM tirés en juillet avaient eux suivi une trajectoire en cloche à la verticale, évitant de survoler le Japon.
«Le Nord envoie le message suivant : "nous ne tremblons devant aucune sanction et nos menaces ne sont pas vaines"», a déclaré à l'AFP Yang Moo-Jin, de l'Université des études nord-coréennes de Séoul.
«Il a promis aux Etats-Unis "douleur et souffrances" en représailles aux sanctions de l'ONU» a-t-il rappelé.
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