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Washington exige que le prestataire de RT s'enregistre comme «agent étranger»

Recourant à une loi adoptée en 1938 pour contrer les manifestations pro-nazis sur son sol, le département de la Justice des Etats-Unis exige que le prestataire de la branche américaine de RT soit enregistré en tant qu'«agent étranger».

L'entreprise qui fournit tous les services de RT America, y compris sa production télévisuelle, a reçu un courrier émanant du département de la Justice américain l'enjoignant formellement à s'enregistrer en tant qu'«agent étranger» en raison du travail qu'elle réalise pour la chaîne.

Washington invoque le Foreign Agents Registration Act (FARA), une législation adoptée en 1938 pour contrer les manifestations pro-nazis en territoire américain. Selon le site du département de la Justice, le FARA aurait été conçu afin que «le peuple des Etats-Unis soit informé de la source d'information [la propagande] et de l'identité des personnes tentant d'influencer l'opinion, la politique et les lois américaines».

Actuellement, 401 entités sont enregistrées comme «agents étrangers» selon le FARA, mais il s'agit d'instances de lobbying et d'organisations touristiques, pas de médias, ces derniers en ayant jusque là toujours été exemptés.

La liberté d'expression en ligne de mire

«La guerre que mène l'establishment américain contre nos journalistes est dirigée vers tous les incorrigibles idéalistes qui croient encore à la liberté d'expression. Ceux qui l'avaient inventée l'ont enterrée», a déploré Margarita Simonian, rédactrice en chef monde de RT.

Plus tôt cette année, un sénateur démocrate et deux membres du congrès américain, l'un républicain et l'autre démocrate, ont introduit un projet de loi destiné à élargir la notion d'«agents étrangers» dans le cadre du FARA. Les élus avaient directement désigné RT comme une cible de ce projet de loi, qui n'a pas encore été voté.

S'exprimant à ce sujet, Margarita Simonian a déclaré : «Je me demande comment les organes de presse américains, qui ne rencontrent aucun problème pour travailler à Moscou et ne sont aucunement obligés de s'y enregistrer en tant qu'agents étrangers, vont réagir à cette initiative dans leurs colonnes.»