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Un bataillon ukrainien fatigué du chaos dans l’armée demande à Porochenko de régler la situation

Les militaires d’un bataillon de chars ukrainien ont enregistré un message vidéo à destination du président Petro Porochenko. Las du «chaos» qui règne dans l’armée, ils affirment se dire prêts à désobéir aux ordres du commandement.

Ils ont commencé par rappeler qu'ils étaient venus défendre leur pays «sans lâcheté quand c’était nécessaire», avant d'annoncer qu'ils souhaitaient rentrer chez eux, leurs contrats d'un an étant expirés. «Nous avons fait tout ce que nous avons pu, nous avons survécu et maintenant nos femmes et enfants nous attendent à la maison», a expliqué un des militaires s’exprimant au nom de toute la brigade.

Les soldats ont précisé qu'ils «en ont marre» d'un commandement au comportement irresponsable. Il n'y a eu aucune rotation cette année, ont-ils signalé, expliquant qu'ils n'ont été chez eux que pendant 20 jours dans toute l'année.

«Nous ne sommes pas des lâches ou des déserteurs, mais maintenant on se fout de notre commandement de la même façon qu’il s’en fout de nous. A partir de maintenant, leurs ordres seront ignorés», entend-on dans le message vidéo. Les militaires disent qu’ils «ressemblent à des sans-abris», car tous leur vêtements leur avaient été donnés par des volontaires.

Pour les militaires, les responsables de la situation terrible qui règne dans l'armée ukrainienne doivent être punis. Ils ont demandé au président Petro Porochenko d'agir pour «faire face à ce chaos».

Ce message intervient après des affrontements armés entre les autorités et les ultra-nationalistes du parti Secteur droit, à l’ouest de l’Ukraine. Depuis que des échaufourrées entre la police et les activistes de l’organisation ont éclaté dans la ville de Moukachevo, le mouvement Secteur droit a appelé à la mobilisation nationale. Le groupe procède en ce moment au retrait de ses troupes de la zone d’opérations spéciales dans la région de Donbass, où elles prenaient part à ce qui a été qualifié d'«opération antiterroriste».

Les extrémistes avaient violé le cessez-le-feu prévu dans les accords de Minsk et appelé le président Porochenko à relancer une offensive militaire dans la partie Est du pays. Ils menacent aujourd'hui de déployer tous leurs bataillons armés et entraînés «si nécessaire» à Kiev si le gouvernement refuse d'accéder à leurs demandes.