L'agence officielle saoudienne SPA a rapporté le 9 septembre que l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, avait appelé au téléphone le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, pour exprimer son «désir de s'asseoir à la table du dialogue» et de résoudre l'actuelle crise qui mine l'entente de plusieurs pays du Golfe.
«[Le prince héritier saoudien a] bien accueilli le désir de l'émir du Qatar», a ajouté l'agence, précisant que «l'annonce des modalités de ce dialogue» serait faite après accord entre l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte, soit les quatre pays qui ont rompu début juin avec le Qatar.
Mais peu après, un porte-parole officiel saoudien a fait savoir que Ryad suspendait tout dialogue et tout contact avec le Qatar, en attendant que celui-ci clarifie ses positions.
Le porte-parole saoudien, cité par l'agence SPA, a critiqué la manière dont Doha avait rendu compte de la conversation téléphonique entre l'émir du Qatar et le prince héritier saoudien, l'accusant d'avoir «distordu le contenu de la conversation».
Dans ce compte-rendu, l'agence du Qatar avait rapporté que la conversation téléphonique s'était tenue à la demande du président américain Donald Trump, qui avait proposé sa médiation le 8 septembre, alors que Ryad affirme qu'elle a eu lieu à l'initiative de l'émir du Qatar.
Par ailleurs, l'agence du Qatar ne fait pas référence au «désir de dialogue» de l'émir qatari, mais seulement au fait que les deux parties sont «tombées d'accord sur la nécessité de régler la crise, en s'asseyant à la table des négociations, pour préserver l'unité du Conseil de coopération du Golfe (CCG)». Ce conseil réunit l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, Koweït et Oman.
«Ceci prouve que les autorités du Qatar ne sont pas sérieuses dans leur désir de dialogue», a assuré le porte-parole saoudien. L'inconsistance de la politique du Qatar n'aide pas à renforcer la confiance nécessaire [au règlement de la crise]», a-t-il ajouté.
L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Ces pays lui reprochent de soutenir des groupes extrémistes et de s'être trop rapproché de Téhéran, grand rival de Ryad, chef de file des monarchies arabes du Golfe.
Ils ont aussi imposé au riche petit émirat gazier des sanctions sans précédent, notamment un blocage des voies de transit maritimes, aériennes et terrestres. Le Qatar a nié soutenir des groupes extrémistes et a accusé ces pays d'empiéter sur sa souveraineté.
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