«Fermer le compte de l’une des agences de presse les plus importantes est de la censure, et empêche directement le travail des journalistes. Comment peut-on parler de liberté de la presse et de démocratie en Grande-Bretagne, si l’une des plus grandes agences d’information dans le monde ne peut y travailler ?», lit-on dans une déclaration officielle de Kisselev, publiée lundi.
Sputnik n’a reçu aucun avertissement officiel ou d’explication sur la décision de la banque, mais une source au sein du secteur bancaire a expliqué à l’agence que le Trésor public britannique avait ajouté le chef de l’agence à la liste des personnalités sous le coup des sanctions financières antirusses, ce qui pourrait expliquer que les comptes de Sputnik aient également été affectés.
Le représentant de Barclays a déclaré un peu plus tôt à RIA Novosti que le compte de Sputnik a été suspendu et que la banque allait envoyer un message officiel à qui de droit.
«C’est illégal», a estimé la rédactrice en chef de l’agence Sputnik Margarita Simonyan sur son compte Twitter. «Les sanctions prévoient l’interdiction de se déplacer en Europe et d’y avoir des comptes bancaires personnels pour M. Kisselev. L’agence d’information [qu’il préside] n’a pas été frappée de sanctions», a-t-elle écrit.
Kisselev est un des responsables russes qui font l’objet de sanctions liées aux finances et aux déplacements dans l’Union européenne, imposées en relation à la position de la Russie concernant la crise en Ukraine. Sur la liste des sanctions, publiée le 21 mars, le responsable de Sputnik est qualifié de «figure centrale de la propagande gouvernementale soutenant le déploiement des forces russes en Ukraine».
Auparavant, à la mi-juin, les comptes de plusieurs établissements russes, dont ceux des filiales de Sputnik, ont été gelés en France et en Belgique, en application d’une décision de la cour d’arbitrage de la Haye de juillet 2014 qui a condamné l’Etat russe à indemniser à hauteur de 50 milliards de dollars les anciens actionnaires de la compagnie pétrolière Ioukos, autrefois propriété de Mikhaïl Khodorkovski. Le 9 juillet, les actifs gelés en France ont pourtant été débloqués suite à un appel en justice lancé par la Russie.