Dominique Strauss-Kahn, l'ancien président du Fonds monétaire international (FMI) de 2007 à 2011, conseillerait le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, depuis plusieurs semaines selon une information de l'hebdomadaire Challenges.
Depuis l'affaire du Sofitel en mai 2011, qui avait fait passer en quelques heures le favori de l'élection présidentielle française de 2012 au statut de suspect dans une affaire de tentative de viol, Dominique Strauss-Kahn s'est mis en retrait de la politique française. C'est à cette époque qu'il a créé la société de conseil Parnasse, basée au Maroc.
Une réussite au Togo
On le savait proche du président sénégalais Macky Sall et du chef d'Etat togolais Faure Gnassingbé, via sa société de conseil. Il avait aussi conseillé les présidents de la Serbie et de la Tunisie... A présent, le président la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, se féliciterait des talents de son nouveau conseiller économique. Dominique Strauss-Kahn aurait précisément pour mission de diriger les relations entre la République du Congo et le FMI.
Selon les propos d'un diplomate français cité par Challenges, Dominique Strauss-Khan aurait déjà connu quelque succès dans ses démarches auprès du gouvernement togolais, en appuyant l'éviction du ministre des Finances, Adji Otèth Ayassor, en août 2016. Cette décision aurait marqué une première étape dans le rétablissement du dialogue entre le Togo et le FMI.
Dettes cachées et biens mal acquis
Cette embauche de l'ancien ministre de Lionel Jospin arrive à un moment critique pour le Congo-Brazzaville. A l'été 2017, le FMI s'est en effet aperçu que la dette du Congo s'élevait à 120% de son produit intérieur brut et non à 77%, contrairement à ce que le pays avait annoncé précédemment. Cette situation financière délétère s'explique notamment par une baisse du cours du pétrole et vient ajouter une pierre dans le jardin bien garni de Denis Sassoau-Nguesso, dont le clan est poursuivi par la justice française pour une affaire de biens mal acquis.
Dominique Strauss-Kahn saura-t-il épierrer le jardin présidentiel congolais ? Rendez-vous le mois prochain pour la réponse, lorsque le Congo essaiera de négocier un soutien financier de la part du FMI.