Le Premier ministre Victor Ponta était entendu par le parquet anticorruption (DNA) de Bucarest. Le leader du parti social-démocrate était poursuivi pour corruption depuis juin. L'homme fort de la Roumanie est entré en béquille au siège de la DNA. Il revenait de Turquie où il s'était fait opéré du genou.
Une partie de ses biens a par ailleurs été mise sous séquestre par les procureurs de la DNA, afin de pouvoir, le cas échéant, compenser le préjudice subi par l'état, a annoncé le parquet.
D'après des sources judiciaires, Ponta aurait refusé de répondre aux questions des procureurs, affirmant qu'il souhaitait attendre les conclusions d'une expertise financière et comptable requise par la justice.
Début juin, la DNA avait lancé des poursuites pénales contre Ponta, pour 17 accusations de faux, complicité d'évasion fiscale et blanchiment du temps où il était avocat, entre 2007 et 2011. Il est soupçonné d'avoir reçu la somme de 55 000 euros de la part d'un proche, Dan Sova, avec lequel il aurait signé un contrat de collaboration. Pour justifier cette somme, il aurait rédigé 17 factures attestant faussement d'une fonction exercée pour Sova, lui-même avocat à l'époque.
Le Premier ministre est également accusé de conflit d'intérêt dans l'exercice de ses fonctions, pour avoir nommé de même Dan Sova ministre de son gouvernement à deux reprises, en 2012 et 2014. Mais les procureurs ne peuvent pas le poursuivre sur ce dernier délai car le parlement roumain, où le parti de social-démocrate dispose d'une majorité confortable, a refusé de lever son immunité parlementaire.
Dimanche 12 juillet, au soir, Victor Ponta avait annoncé sur son compte Facebook qu'il quittait la présidence de son parti de centre-gauche «jusqu'au moment où [il] prouverait son innocence», ajoutant qu'il continuerait, en tant que Premier ministre, à faire son «devoir» pour «des millions de Roumains».