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Après une franche offensive contre Daesh, le Liban annonce une trêve

L'armée libanaise a annoncé le 27 août une pause dans son offensive contre l'Etat islamique dans une région frontalière avec la Syrie, afin d'engager des négociations au sujet de soldats enlevés en 2014.

Le conflit syrien a débordé sur le Liban, où Daesh a revendiqué plusieurs attaques meurtrières, combattu l'armée et le Hezbollah et pris pied en 2014 dans les régions montagneuses de l'Est, à la frontière syrienne.

Le 27 août, l'armée libanaise a fait savoir qu'elle arrêtait temporairement son offensive contre Daesh dans cette région.

L'arrêt unilatéral des hostilités est entré en vigueur à 7h (4h GMT) et devrait ouvrir la voie à la dernière phase des négociations sur le sort des soldats qui ont été enlevés, selon le communiqué du commandement de l'armée libanaise. 

Les forces armées du Liban avaient lancé le 19 août une importante offensive dans deux régions montagneuses connues sous le nom de Jouroud Ras Baalbeck et Jouroud al-Qaa.

Des soldats libanais toujours détenus par Daesh depuis 2014

Le 22 août, l'armée a annoncé avoir pris le contrôle de la plus grande partie du territoire tenu par les djihadistes. Six soldats libanais ont été tués par des mines depuis le début de la campagne.

Selon l'armée, quelque 600 combattants de l'Etat islamique étaient présents dans le secteur. En 2014, ils avaient envahi la ville frontalière de Aarsal et capturé 30 soldats et policiers libanais. Quatre ont été exécutés par leurs ravisseurs et un cinquième est mort de ses blessures. Seize ont été libérés dans un échange de prisonniers en décembre 2015. Neuf soldats seraient encore aux mains de leurs ravisseurs. Leur état reste inconnu.

«Les négociations sont en cours pour que Daesh se retire et fournisse des informations sur le sort des soldats», a indiqué à l'AFP une source au sein de l'armée libanaise. Cette dernière a ajouté que la durée de la trêve n'avait pas été établie. 

Le Hezbollah libanais, qui mène parallèlement une offensive pour déloger les militants de Daesh du côté syrien de la frontière, a lui aussi annoncé le 27 août une pause dans les combats.

Selon le Hezbollah, cette pause intervient «dans le cadre d'un accord global pour mettre fin à la bataille contre l'Etat islamique dans la région de l'ouest du Qalamoun».

L'armée libanaise assure qu'il n'y a aucune coordination avec le Hezbollah, qui combat les rebelles en Syrie aux côtés des troupes gouvernementales de Bachar el-Assad.

Le Hezbollah avait également lancé en juillet dernier une offensive pour éliminer toute présence de djihadistes anciennement liés à Al-Qaïda et de rebelles syriens du Jouroud Aarsal, une autre région proche la frontière.

Le Jouroud Aarsal a été utilisé comme refuge par des militants syriens antirégime et comme abri pour des réfugiés qui fuyaient les combats en Syrie.

Après six jours de combats, un cessez-le-feu était intervenu au terme duquel 8 000 personnes, en majorité des réfugiés mais aussi des djihadistes, avaient été évacuées vers la Syrie, en échange de la libération de cinq combattants du Hezbollah capturés.

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