International

100 000$ d'amende au Mexique pour chaque immigré illégal : Donald Trump choque la nation

Le candidat à la primaire républicaine Donald Trump a tenu un discours de campagne à Phoenix, Arizona. «On va reprendre notre pays», a-t-il clamé.

«Je suis une personne vraiment intelligente, quoi». Ainsi se targue Donald Trump. Le candidat à la primaire républicaine, en vue des élections présidentielles américaines de 2016, n'a pas été avare de phrases chocs, parfois à la limite de l'absurde, lors d'un discours de campagne tenu en Arizona. Devant un parterre déchaîné de 5 000 supporters, la star de la télévision a fait étalage de ses idées, des plus sérieuses aux plus farfelues.

Peut-être la plus marginale de ses trouvailles : faire payer 100 000$ d'amende au gouvernement mexicain pour chaque immigré qui rejoint illégalement les États-Unis. «C'est devenu un mouvement», a-t-il affirmé devant une foule acquise à ses idées. «C'est devenu un mouvement parce que les gens ne savent pas ce qu'il se passe. On ne peut pas être les meilleurs si on n'a pas de frontières». La position de Trump sur la communauté et l'immigration latino l'a marginalisé, même vis-à-vis du parti républicain, dont les pontes préfèrent le tenir à l'écart.

Une image révélatrice de son radicalisme : quelques activiste pro-immigration s'étaient introduits dans l'enceinte et avaient tendu une banderole disant «Stop the hate» (stop à la haine, en Anglais). Les militants n'ont pas résisté longtemps, ils ont été sortis par la sécurité manu-militari, hués et presque violentés par la foule. Une aubaine pour Trump qui s'est permis quelques spéculation : «je me demande si c'est le gouvernement mexicain qui les a envoyés ici. Je pense que oui», avant de ragaillardir ses troupes : «ne vous inquiétez pas, on va reprendre notre pays».

La diatribe venimeuse du candidat, si elle était largement destinée à la communauté latine et aux immigrés en provenance du Mexique, s'est étendue sur quelques autres sujets. Daesh, Hillary Clinton, les médias («ce sont des individus terribles. Terribles. Pas tous, mais beaucoup d'entre eux), ou encore son grand rival à la primaire républicaine : Jeb Bush. «Imaginons que Jeb Bush soit président : aïe aïe aïe […] comment je peux être lié à ce type. Il est mauvais», a-t-il affirmé sous les rires de la foule.

En savoir plus : Les plus belles gaffes de Jeb Bush

Donald Trump a donc décidé de garder sa ligne politique intacte. L'avantage : il dispose ainsi d'une niche de supporters radicaux que les autres candidats républicains ont préféré abandonné. L'inconvénient : si la plupart des membres du parti d'Abraham Lincoln ont choisi la modération face à la question de l'immigration, c'est parce qu'il semble impossible, au regard des divergences ethniques aux États-Unis, de se passer du vote de la communauté latine.

En savoir plus : Les Etats-Unis sont devenus le second pays hispanophone du monde