Cette cérémonie était censée faire parti du processus de réconciliation entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine. Vingt ans après le massacre de Srebrenica, qualifié de «génocide» par la communauté internationale, le premier ministre serbe Aleksandar Vucic s'est toujours abstenu d'employer ce mot, alors même qu'il assistait à la commémoration, entouré d'une foule majoritairement bosniaque.
Le Premier ministre venait de déposer des fleurs devant le monument sur lequel sont inscrits les noms des 6 200 victimes identifiées lorsque la foule s'est mise à scander «Allahou Akbar» (Dieu est grand en arabe) et à jeter des pierres dans sa direction. L'un des projectiles est parvenu à l'atteindre au visage, selon l'agence officielle serbe Tanjug. Il a alors quitté précipitamment le mémorial, entouré de ses gardes du corps. D'après Tanjug, la pierre qui l'aurait blessé aurait également brisé ses lunettes.
Le calme est revenu lorsqu'un imam a commencé à prononcer une prière, poussant ainsi la plupart des fidèles à se tourner pour prier, en attendant la mise en terre des 136 victimes du massacre récemment identifiées.
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Cette cérémonie avait pour but de rendre hommage aux 8 000 victimes du massacre de Srebrenica. En janvier 1995, des hommes et des garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie-Herzégovine, soit le plus grand massacre qu'ait connu l'Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
Un traumatisme pour la Bosnie-Herzégovine, qui venait de quitter la Yougoslavie. Les leaders politiques et militaires des Serbes de Bosnie de l'époque, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, accusés d'être à l'origine de l'acte, sont aujourd'hui jugé par le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPY), qui a déjà prononcé cinq condamnations pour génocide.