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Un hacker ukrainien indirectement impliqué dans le piratage du Parti démocrate, selon le FBI

Sous le pseudonyme Profexer, cet Ukrainien a créé le programme qui a été utilisé pour pirater les serveurs du Comité national du Parti démocrate américain, d'après les conclusions du renseignement américain.

Un hacker ukrainien, qui dissimule son identité sous le pseudonyme de Profexer, a été entendu comme témoin dans l’enquête du FBI sur le piratage des serveurs du Comité national du Parti démocrate des Etats-Unis, comme le révèle le New York Times du 16 août. Profexer a choisi de se rendre aux autorités ukrainiennes de son propre gré au début de l’année 2017, peu après que le renseignement américain a réalisé, en décembre 2016, que c’était son programme «P.A.S. web shell» qui avait été utilisé pour pirater les boîtes mail du Comité national démocrate.

«Je ne sais pas ce qui va m'arriver mais rien de bon, ça c’est sûr. Au moins je suis toujours vivant», a écrit le pirate dans l'un de ses derniers messages sur son blog hébergé sur le «dark web», avant de suspendre complètement ses activités en ligne. Cependant, Kiev n’a finalement pas engagé de poursuites contre le hacker. La police ukrainienne a en effet assuré qu'il n'utilisait pas lui-même son programme à des fins malveillantes, il était juste accessible sur son blog clandestin. Profexer a par contre dû se confier aux représentants du FBI. Selon les journalistes de New York Times, les agents du renseignement américain souhaitaient obtenir du hacker des informations sur le groupe «Fancy Bear», qu’ils accusent d’être lié au Kremlin et de s'être immiscé dans l’élection présidentielle des Etats-Unis.

D’après les informations du New York Times, le renseignement américain n’a pas trouvé de preuves d'une coopération «consciente» du hacker avec des agents russes.

Les représentants des services de sécurité ukrainiens ont refusé de divulguer la véritable identité de Profexer, soulignant uniquement que celui-ci était un citoyen ukrainien et n’avait pas été placé en détention.

Des accusations d'ingérence régulièrement contestées par Moscou

En janvier 2017, le FBI, la CIA et la NSA américains ont publié un rapport commun de 25 pages accusant Moscou d’ingérence dans l’élection de 2016, et plus particulièrement de l’organisation des attaques sur les serveurs américains qui ont abouti aux fuites des fameux e-mails du Comité national démocrate. La Russie a nié catégoriquement à de nombreuses reprises ces accusations, mettant en avant l’absence de preuves concrètes dans cette affaire.

Le 17 août, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a encore une fois rejeté les allégations d'«ingérence russe» dans l'élection présidentielle américaine, en notant l’absence de poursuites contre ceux qui seraient responsables de la prévention d'une telle ingérence. «Le manque de véritables enquêtes pénales contre ceux qui étaient responsables de la cyber-sécurité [américaine] à ce moment-là confirme que ce dont la Russie est accusée est un non-sens», a-t-elle déclaré devant les journalistes lors d'une conférence de presse à Moscou.