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Donald Trump juge «insensé» le retrait des statues de Confédérés aux Etats-Unis

Le président a exprimé sa désapprobation devant la multiplication des retraits de statues honorant des personnalités du camp sudiste de la guerre de Sécession, après le décès d'une personne à la manifestation d'extrême droite de Charlottesville.

Le chef d'Etat américain a publié une série de tweets pour dénoncer l'initiative prise par plusieurs villes du pays de se débarrasser de leurs monuments en l'honneur de la mémoire de figures du camp confédéré s'étant illustrés lors de la guerre de Sécession. Ces retraits rapides sans concertation populaire ont lieu alors que fait rage une polémique, concernant les violences ayant entraîné un décès en marge de la controversée manifestation «Unite the right» (Unissons la droite), visant à empêcher le déboulonnage d'un monument confédéré à Charlottesville. Cette manifestation réunissait en un même lieu l'extrême droite, le Ku Klux Klan, des néonazis et l'«Alt-right» (la «droite alternative» américaine).

«Triste de voir l'Histoire et la culture de notre grand pays déchirées par le retrait de nos belles statues et monuments. Vous ne pouvez pas changer l'Histoire, mais vous pouvez apprendre d'elle. Robert E Lee, Stonewall Jackson [généraux confédérés] – qui est le prochain ? Washington, Jefferson ? C'est insensé ! Et la beauté qui est retirée de nos cités, villes et parcs va être perdue et ne pourra jamais être remplacée», s'est emporté le président des Etats-Unis dans trois tweets le 17 août. 

Le président avait tenu des propos similaires au cours d'une conférence de presse houleuse, le 15 août. Assailli de questions par les journalistes, il avait déclaré que les personnes qui demandaient le retrait des statues de Confédérés en raison de leur combat dans le camp esclavagiste pourraient aussi demander le retrait des statues de George Washington ou Thomas Jefferson (respectivement premier et troisième présidents américains), car ceux-ci possédaient des esclaves. 

Ces déclarations interviennent alors que de nombreux monuments aux morts à la gloire de personnalités engagées aux côtés des Confédérés ont été pris pour cible, dégradés ou détruits par des activistes depuis le 12 août. Le Conseil municipal de Baltimore a par exemple décidé de faire retirer quatre statues qui se trouvaient sur son territoire, en réponse à la journée de manifestation meurtrière. D'autres initiatives de ce type ont été prises en urgence dans différentes villes du pays. 

Le président Donald Trump a été très critiqué pour ne pas avoir désigné l'extrême droite comme seule responsable des violences en marge de la journée de manifestation «Unite the right». Il a ensuite soulevé une vive polémique en renvoyant dos à dos la violence des manifestants contre le retrait de la statue du général Lee de Charlottesville et celle des contre-manifestants anti-extrême droite. Il a notamment interrogé le 15 août son auditoire de journalistes sur la violence de l'«Alt-left» («gauche alternative») durant le rassemblement. Ce terme, rarement usité, fait référence au terme «Alt-right».

Interrogée sur le même thème lors d'un déplacement à Portsmouth le 16 août, le Premier ministre britannique Theresa May avait déclaré qu'elle ne voyait «aucune équivalence entre ceux qui ont des opinions fascistes et ceux qui s'y opposent». Contredisant Donald Trump, elle avait ajouté : «Je pense qu'il est important que tous ceux qui occupent des postes à responsabilité condamnent les positions d'extrême droite partout où ils les entendent.»

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