Trois femmes kamikazes se sont fait exploser le 16 août à l'entrée d'un camp de déplacés situé à Mandarari, dans le nord-est du Nigéria. 28 personnes sont mortes dans l'attaque et plus de 80 autres ont été blessées, selon des sources locales.
«La première femme a déclenché sa ceinture [...] dans le marché qui se trouve à l'entrée du camp», a rapporté Baba Kura, membre des milices civiles qui luttent contre le groupe djihadiste de Boko Haram. «Cela a suscité la panique et les commerçants étaient en train de fermer leurs boutiques quand deux autres femmes se sont fait exploser, causant la majeure partie des morts et des blessés», poursuit Baba Kura.
Ibrahim Liman, l'un des chef des milices civiles engagées dans le combat contre les djihadistes, a confirmé le triple attentat, ajoutant que plus de 80 blessés avaient été conduits à l’hôpital de Maiduguri.
Une zone au cœur des violences commises par Boko Haram
Le camp de Mandarari se trouve dans le district de Konduga, à quelques kilomètres de la capitale de l'Etat du Borno (Maiduguri), district qui a été la cible récente de nombreuses attaques du groupe de Boko Haram.
Le conflit dans le nord-est du Nigéria semble avoir évolué depuis quelques mois. Boko Haram, qui a perdu les grandes villes bordant le lac Tchad, mène encore des attaques sporadiques sur les grands axes et les villes stratégiques dans la région, empêchant l'armée et les ONG d'accéder aux populations vulnérables.
Fin juillet, une embuscade contre une mission de prospection pétrolière menée par la compagnie des hydrocarbures nationales, NNPC (Nigerian National Petroleum Company) a fait près de 70 morts.
Les opérations menées par Boko Haram, particulièrement meurtrières dans la région du lac Tchad, ont fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis que le groupe extrémiste a pris les armes en 2009. Selon l'ONU, près de deux millions de personnes souffrent de malnutrition aiguë et 6,9 millions ont besoin d'une assistance humanitaire dans le nord-est du Nigéria.