Le ministre burkinabè de la Communication Remis Dandjinou a annoncé que l'opération avait pris fin, après que deux assaillants ont été tués par les forces d'intervention, le matin du 14 août.
La veille au soir, une attaque terroriste avait été menée contre un restaurant à Ouagadougou, faisant au moins 18 morts et une dizaine de blessés, selon le gouvernement burkinabé. Au moins une des victimes est de nationalité française.
«Aux environs de 21h, une attaque terroriste a touché le restaurant Istanbul sur l'avenue Kwame Nkrumah à Ouagadougou», a déclaré le gouvernement dans un communiqué cité par l'AFP. «Cette attaque a fait, pour l'instant, 17 victimes dont les nationalités restent à préciser et huit blessés», a-t-il ajouté, avant que le bilan ne soit revu à la hausse. Il a également fait savoir que les forces de défense et de sécurité nationales étaient intervenues pour donner l'assaut contre les assaillants retranchés dans le restaurant. Deux d'entre eux au moins ont été tués.
Le restaurant Istanbul est situé à environ 200 mètres du café Cappuccino, qui avait été en janvier 2016 la cible d'une attaque djihadiste sanglante, revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cette attaque avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers.
Lancée par trois hommes armés aux alentours de 21h30, l'attaque du 13 août se serait ensuite transformée en prise d'otages, lorsque les assaillants se seraient retranchés au premier étage avec certains clients. La police a évacué les civils avant l'arrivée de l'armée et de la gendarmerie qui ont tout de suite lancé l'assaut, et les tirs, intenses au début, sont ensuite devenus sporadiques, d'après le témoignage d'un journaliste de l'AFP. Une vidéo diffusée sur internet laissent distinguer des tirs nourris, sans que l'on puisse déterminer leur provenance.
Le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, et le ministre de l'Energie, Alpha Omar Dissa, sont arrivés sur les lieux de l'attaque, alors que la fin de l'opération de police était annoncée tôt le 14 août. L'ambassade de France a fait savoir à l'agence Reuters qu'elle avait pris contact avec les autorités afin de déterminer si l'on comptait ou non des Français parmi les victimes. Elle a invité les Français vivant sur place à «éviter le secteur».
Remis Dandjinou a également fait savoir que des opérations «de quadrillage, de vérification des maisons avoisinantes» se poursuivaient.
Le mode opératoire de cet attentat est similaire à celui du 15 janvier 2016. Un commando avait attaqué le café Cappuccino et plusieurs autres établissements, l'hôtel Splendid, l'hôtel Yibi et le Taxi-Brousse, situés sur l'avenue Kwame N'Krumah, tout comme le restaurant Istanbul.
Le Burkina Faso fait face, comme plusieurs de ses voisins, parmi lesquels la Côte d'Ivoire, elle aussi touchée par un attentat en 2016, à une recrudescence de la violence islamiste. Celle-ci est particulièrement dirigée contre les expatriés et les touristes. En 2015, un Roumain et un Australien ont été enlevés par un groupe proche d'al-Qaida, et sont toujours retenus captifs.
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