«Les liens avec Moscou continuent d'être considérablement tendus», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson devant la presse à Washington lors d'un tour d'horizon de son action au département d'Etat après six mois de présidence de Donald Trump.
«Les relations sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, et peuvent encore se détériorer. La situation est mauvaise, mais elle peut encore s'aggraver. Et c'est ce qui vient de se passer», a-t-il estimé.
Alors que l'arrivée au pouvoir de Donald Trump laissait présager un réchauffement diplomatique, Moscou a répondu aux sanctions anti-russes votées le 27 juillet par la Chambre des représentants et le Sénat des Etats-Unis, en renvoyant des diplomates américains. Washington accuse la Russie de s'être ingérée dans la présidentielle américaine, ce que Moscou conteste vivement.
Tandis que le président Donald Trump s'apprête à ratifier les sanctions contre la Russie, la diplomatie américaine sera obligée de réduire considérablement sa voilure en Russie, puisque Moscou, par riposte, lui a ordonné de ramener son personnel d'ambassade à 455 agents.
«La question que posent les événements de cette dernière semaine est la suivante : les relations sont-elles en train de se détériorer, ou pouvons nous préserver une certaine stabilité dans nos relations et continuer de trouver des manières [...] de gérer nos différences sans qu'elles ne dégénèrent en conflits ouverts ?», s'est interrogé Rex Tillerson, sans apporter de réponse.
«J'aurai un tête-à-tête ce weekend avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en marge des réunions de Manille avec ses homologues de l'Association des pays d'Asie du Sud-Est (Asean)», a annoncé le secrétaire d'Etat américain. «Je pense qu'il souhaite autant que moi tenter de trouver comment réchauffer nos relations», a-t-il poursuivi.
Rex Tillerson a rappelé que l'exécutif américain n'était pas favorable au vote de nouvelles sanctions par le Congrès. «Nous avions dit clairement que nous ne pensions pas que cela favoriserait nos efforts, mais c'est leur décision [...] et je pense que le président l'accepte», a-t-il ajouté.