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Au Canada, les autochtones veulent que leurs langues soient reconnues

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations demande à Ottawa que la soixantaine de langues autochtones parlées au Canada soient déclarées officielles au même statut que l'anglais et le français.

Ces langues, qui appartiennent aux grandes familles linguistiques (Algonquins, Cris, Mi'kmaq, Innu...), ne sont pas reconnues par le gouvernement alors que les autochtones (Amérindiens, Inuits et Métis) représentent 4,3% de la population canadienne.

La proposition que ces langues soient reconnues reste coûteuse. Cependant le chef déclare que la situation est de plus en plus urgente car les langues maternelles des peuples autochtones disparaissent. 

«Ces langues ont étés tuées au Canada  par les pensionnats indiens», a relevé ce chef originaire du centre du Canada. «Nos langues devraient être considérées comme des joyaux, des trésors nationaux», a-t-il estimé. «Vous n’entendrez parler Mohawk ou Crie ou Dene nulle part ailleurs».

Certains dialectes amérindiens ne seraient plus parlés de nos jours que par une poignée d'Anciens et pourraient s'éteindre avec eux dans 5 à 7 ans, a mis en garde le chef de l'APN.

Perry Bellegarde est d'accord qu’il ne serait pas facile d'exiger la traduction de toutes les langues autochtones à être imprimées sur les côtés des boîtes de céréales et des cartons de lait. 

«Ce serait le but ultime», a-t-il déclaré dans une interview à TheGlobeAndMail Mercredi, lors de l'assemblée générale annuelle de l'APN, la plus grande organisation autochtone du Canada. «Mais nous allons devoir y aller par petits pas pour y arriver». 

Pour lui, le premier pas à faire viendrait du gouvernement canadien. Ce dernier devra d’abord créer la législation autorisant les virements de fonds par le gouvernement. «Ces fonds fédéraux devraient être utilisés pour des entités comme un institut autochtone de la langue, des programmes de langue et l'immersion dans les écoles autochtones». 

La Commission «Vérité et Réconciliation», qui a passé sept ans à examiner l'héritage des écoles, a publié un rapport le mois dernier qui recommandait la création d'un Acte des langues autochtones pour rendre le gouvernement fédéral financièrement responsable de la conservation. Reste à attendre une réponse du gouvernement canadien.