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La formation des combattants Syriens par les Etats-Unis mise en doute

Washington admettrait-il enfin que son programme de formation et d’équipement de combattants de «l’opposition modérée syrienne» n’est pas la meilleure des solutions?

«La vraie question est: peut-on [l'armée américaine] être assurés que les personnes [syriennes qu'ils forment] ne vont pas rejoindre le côté obscur», a déclaré l’ancien secrétaire adjoint à la Défense des Etats-Unis Lawrence Korb à SputnikNews.

«Lorsque les Saoudiens aidaient les forces anti-Assad, beaucoup d'entre eux ont rejoint l'État islamique...alors voilà ce qui [le programme de formation-et-équipement] le ralentit», se souvient l’ancien secrétaire adjoint.

Le département de Défense américain a obtenu 500 millions dollars pour le programme et la formation de 15 000 opposants «modérés», d’après le Washington Institute. On pourrait penser qu’avec ce budget et programme ils auraient déjà formé plusieurs milliers de Syriens comme prévu.

«Le fait que l'armée américaine a seulement formé 60 combattants à ce jour, fait savoir Lawrence Korb, semble un peu faible compte tenu du processus de vérification qui a été pris en cours depuis près d'un an». Le problème ne serait-il donc pas l’argent? 

«La situation sur le terrain en Syrie est assez complexe, explique Korb, en raison de la mixité des factions (les soi-disant forces de «l'opposition modérée syrienne», des combattants kurdes et des groupes extrémistes comme al-Nusra) qui sont plus intéressés à évincer le président syrien Bachar al-Assad».  

En Mai une vidéo d’un combattant ISIS qui appelait au jihad avait était mise en ligne. Il s’avérait être l’ancien commandant de la Police du Tadjikistan, colonel Gulmurod Khalimov. Il a déclaré avoir été entraîné par les forces américaines aux Etats-Unis pour l’effet contraire et par les forces spéciales «Spetsnaz» à Moscou. 

«De 2003-2014 le colonel Khalimov a participé à cinq cours de formation de lutte contre le terrorisme aux États-Unis et au Tadjikistan, à travers le ministère de la Sécurité diplomatique et le programme antiterroriste d'aide d'Etat», avait déclaré la porte-parole du bureau des Affaires Publiques du département d’Etat Américain Pooja Jhunjhunwala à CNN.  

De même, un récent lapsus révélateur du président Obama a suscité plusieurs questions. Celui-ci aurait déclaré dans un de ses discours: «Nous accélérons la formation des forces de Daesh, y compris les bénévoles de tribus sunnites dans la province d'Anbar».