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Chute dramatique du nombre de spermatozoïdes chez les Occidentaux

Le nombre de spermatozoïdes produit par les hommes a baissé de près de 60% en 40 ans dans les pays riches, selon une vaste étude. Un résultat «choquant» pour leurs auteurs, qui avancent comme cause probable l'exposition aux produits chimiques.

Un récent travail de recherche universitaire sur la fertilité masculine montre qu'il existe un déclin substantiel du nombre de spermatozoïdes des hommes vivant dans les pays occidentaux. L'analyse, publiée le 25 juillet 2017, qui regroupe les données de 185 études différentes, a déterminé qu'entre 1973 et 2011, le nombre de spermatozoïdes produit par les hommes d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Australie et de Nouvelle-Zélande a diminué de 59,3%. Cette tendance n'a pas été observée dans les mêmes proportions en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, mais les auteurs nuancent leurs conclusions en précisant que moins d'études ont été menées dans ces régions.

«Les résultats sont choquants», a commenté auprès de Reuters Hagai Levine, épidémiologiste à l'université hébraïque de Jérusalem et co-auteur de l'étude. Selon lui, il est nécessaire de «tirer la sonnette d'alarme», compte tenu de l'importance que joue le nombre de spermatozoïdes dans la fertilité masculine et plus généralement dans la santé de l'homme. 

«En bout de course, nous pourrions avoir un problème avec la reproduction en général, et cela pourrait signifier l'extinction de l'espèce humaine», a prévenu Hagai Levine à la BBC.

Les produits chimiques, suspect numéro un

«Le fait que le déclin soit observé dans les pays occidentaux suggère fortement que les produits chimiques que l'on trouve dans le commerce sont une cause de cette tendance», avance Shanna Swan, qui a participé à l'élaboration de cette étude.

Si l'exposition aux produits chimiques est une des pistes privilégiées, d'autres causes sont avancées telles que les facteurs environnementaux, la chaleur, le style de vie, l'alimentation, le stress, le tabagisme ou encore l'obésité.

L'étude conclut que l'exposition aux produits chimiques et le tabagisme maternel pendant les périodes critiques du développement reproductif masculin peuvent jouer un rôle dans la vie prénatale, et note également que les changements de mode de vie et l'exposition aux pesticides peuvent avoir une influence à l'âge adulte.

Si l'étude avance ces pistes pour expliquer le phénomène, Hagai Levine recommande néanmoins aux autorités sanitaires officielles à travers le monde d'enquêter sur les causes de ce déclin.

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