International

L’Iran veut la bénédiction de Moscou pour l’accord sur le nucléaire

L’Iran insiste pour que la version finale du document négocié avec le groupe des 5+1 à Vienne soit publiée en présence du ministre russe des Affaires étrangères. Barack Obama a fait savoir qu’il ne signerait pas d'accord «faible» ou «inapplicable».

Alors que les parties en négociations cherchent à conclure un accord attendu depuis longtemps, l’Iran et les Etats-Unis semblent s’être décidés sur l’attitude à adopter quant aux pourparlers en cours.

«Pour nous, il serait approprié que Sergueï Lavrov soit présent lors de l’accord. Je pense aussi qu’il est important pour lui d’être ici au moment de l’accord, si accord il y a», a confié un diplomate iranien à l’agence RIA Novosti

Le ministre russe des Affaires étrangères, qui assiste actuellement au sommet des BRICS à Oufa, dans l’Oural, a affirmé qu’un accord universel sur le dossier du nucléaire iranien était «à bout portant» et que les parties n’étaient «qu’à un pas d’un accord». La clôture des pourparlers à Vienne ouvrirait alors la voie à la levée des sanctions contre l’Iran, a-t-il ajouté.

Le président iranien a aussi fait preuve d’optimisme sur le fait que l’accord devrait être conclu bientôt. «Les négociations avec le groupe des 5+1 sont sur une étape délicate et la République islamique d’Iran est en train de se préparer à [une période] d’après-négociations et d’après sanctions», a déclaré Hassan Rohani. Faisant un point sur les dernières négociations, le principal négociateur iranien, Abbas Araghchi, a déclaré qu’il y avait un consensus sur la levée des sanctions.

Selon la télévision d’Etat iranienne, IRIB TV, «nous avons abouti à un consensus à propos du retrait des sanctions financières et économiques le jour de la mise en œuvre de l’accord», a affirmé Abbas Araghchi. «Les discussions sont à un tournant très délicat. Nous essayons de réduire les différences pour trouver un accord», a-t-il ajouté, rapporte l’agence chinoise Xinhua.

Les Américains semblent néanmoins montrer une certaine réserve. Selon le sénateur Chris Murphy cité par le site Politico, le président Barack Obama a déclaré qu’il «voulait expliquer clairement que si l’accord était mauvais, il n’y aurait pas d’accord».

Selon Christopher Coons, élu du Delaware au Sénat américain, Barack Obama aurait dit : «ne soyez pas nerveux, ne vous inquiétez pas des déclarations du leader suprême ou de celles de la presse. Je ne vais pas signer un accord qui ne peut pas garantir que avons bloqué toutes les possibilités pour l’Iran de créer une bombe».

L’administration Obama fait de son mieux pour rejeter toutes les allégations affirmant que le président signerait n’importe quel accord pour son prestige, tout d’abord ignorant le délai du 7 juillet et maintenant, en sous-évaluant le nouveau délai du 9 juillet qu’il a lui-même imposé. Compte tenu de ces reports, et au cas un accord n’est pas conclu avant jeudi minuit, le Congrès américain disposera de 60 jours, et non pas 30, pour examiner cet accord, précise Politico.

Des informations laissent entendre que la date limite pourrait même avoir été fixée officieusement au 13 juillet.

Lors d’un cocktail à Washington, Barack Obama ne semblait pas être préoccupé «du tout» par les implications possibles de l’accord, note encore Politico.

«Il a expliqué que d’après lui, les chances de conclure étaient pour l’instant inférieures à 50% et qu’il n’allait pas soutenir quelque chose de faible ou d’inapplicable», a confié le sénateur Dick Durbin à Politico.

Selon des sources diplomatiques, l’Iran et le groupe 5+1 (la Russie, les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne) travaillent sans relâche pour trouver un accord qui pourrait être conclu jeudi.