Le 25 juillet, la Chambre des représentants des Etats-Unis a voté à la quasi-unanimité une proposition de loi sur de nouvelles sanctions contre Moscou, Téhéran et Pyongyang. Le vote a été écrasant : 419 voix contre 3.
Le volet du texte sur la Russie, destiné à sanctionner Moscou pour ses ingérences supposées dans la campagne présidentielle de l'an dernier, a suscité des résistances de la part de Donald Trump. Le texte prévoit en effet un mécanisme inédit qui déplaît à la Maison Blanche : les parlementaires prévoient de s'arroger le droit de s'interposer si jamais le président américain décidait de suspendre des sanctions existantes contre la Russie.
Si le texte passait le Sénat, le chef d'Etat américain pourrait néanmoins mettre son veto. Mais il suffirait alors au Congrès de revoter à une majorité des deux tiers pour le surmonter, et il est d'usage que les présidents s'épargnent cette humiliation en apportant un soutien tardif à la législation.
Le volet anti-russe du projet de loi avait également provoqué la colère de l'Union européenne, car il ouvre la voie à des sanctions contre des entreprises européennes ayant des projets énergétiques en Russie.
Récemment, le Financial Times et Politico évoquaient une note de la Commission européenne développant une série de contre-mesures, dans le cas où le Congrès américain voterait de nouvelles sanctions contre Moscou. «[Bruxelles] doit se tenir prêt à réagir en quelques jours», aurait même lancé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, cité par les deux médias. «Les dispositions risquent de briser l'unité transatlantique et celle du G7», s’inquiétaient en outre les auteurs de la note.