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«Nous avons besoin de la Russie» : à Moscou, le vice-président irakien évoque l'après-Daesh

Les autorités irakiennes envisagent l'après-Daesh, et pas uniquement avec Washington à la tête de la coalition qui a repris Mossoul à Daesh début juillet. Nouri al-Maliki tend la main à la Russie.

«Aujourd'hui, nous avons besoin d'une grande implication de la Russie dans les affaires en Irak, particulièrement dans le domaine de l'énergie. Maintenant que nous en avons fini avec Daesh [après la reconquête de Mossoul début juillet], l'Irak a besoin d'investissements dans l'énergie et le commerce», a déclaré le 24 juillet le vice-président irakien Nouri al-Maliki cité par les agences de presse russes.

Le responsable irakien était en visite à Moscou où il a rencontré Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, et Valentina Matvienko, présidente de la Chambre haute du Parlement russe.

Lors de sa rencontre avec cette dernière, Nouri al-Maliki a enfoncé le clou. «Nous souhaitons une présence significative de la Russie dans notre pays, politiquement et militairement», a-t-il déclaré, mettant en avant les relations historiques liant les deux pays. Et d'ajouter : «De cette façon, nous aurions un équilibre [entre puissances] qui bénéficierait à la région, ses peuples et ses pays». Une position partagée par Valentina Matvienko qui a prôné également une plus grande coopération entre les deux pays. «La Russie est également déterminée à coopérer davantage avec l'Irak, à la fois dans les domaines politique et économique d'une part, et technique et militaire d'autre part».

La coalition internationale menée par les Etats-Unis a apporté un soutien aérien à l'armée irakienne lors de la récente reconquête de Mossoul, deuxième ville du pays, qui était tombée aux mains des terroristes de Daesh.

Néanmoins Nouri al-Maliki a rappelé au cours d'un entretien avec l'agence russe RIA Novosti le 22 juillet que cette victoire était celle «de l'armée irakienne». Il a même laissé entendre que Washington avait contribué à l'émergence de l'organisation terroriste Daesh en Irak, en déclarant : «Il y a des ressemblances entre l'Etat islamique et les talibans qui ont été créés par [les Etats-Unis] pour contrer l'URSS en Afghanistan.»

«De la même manière, Daesh a été créé pour contrer la position irakienne qui n'acceptait pas le blocus contre la Syrie et s'opposait aux zones d'exclusion aérienne [dans ce pays]», avait-il poursuivi.

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