International

Après des affrontements entre rebelles syriens, Idlib passe sous la coupe de djihadistes

La ville d'Idlib dans le nord-ouest de la Syrie est passée sous le contrôle des djihadistes après le retrait d'un groupe rebelle, permettant ainsi à l'ex-branche d'al-Qaïda de dominer l'une des dernières provinces échappant à Damas.

Dans un communiqué diffusé sur Twitter, l'organisation terroriste Hay'at Tahrir al-Cham (HTS), coalition de cinq groupes rebelles djihadistes, a annoncé avoir pris le contrôle exclusif du chef lieu d'Idlib, en Syrie, après le retrait d'Ahrar al-Cham, un groupe islamiste rival. 

Des centaines de combattants rebelles ont en effet quitté la ville à bord de dizaines de véhicules en direction du sud de la province d'Idlib. 

Ce rebondissement intervient deux jours après un accord de trêve qui a mis fin à une semaine de violents combats entre Ahrar al-Cham, groupe rebelle influent qui a le soutien de la Turquie et de pays du Golfe, et la coalition HTS, menée par le Front Fatah al-Cham, ex-branche d'al-Qaïda en Syrie.

Anciens alliés, les deux groupes avaient combattu côte à côte et chassé en 2015 les troupes gouvernementales de la province d'Idlib.

Mais depuis des mois, les tensions se sont accrues entre les deux camps, HTS (désigné comme groupe terroriste par la communauté internationale) craignant d'être chassé d'Idlib. Celle-ci est l'une des dernières provinces à échapper à l'Armée arabe syrienne.

La prise par les djihadistes du chef-lieu, symbolique, intervient après leur conquête, au cours des dernières 48 heures, de plus de 31 villes, localités et villages à travers la province. 

Cette situation permet à HTS d'imposer sa prééminence dans la province d'Idlib.

Cité par des opposants français à Bachar el-Assad comme modèle d'«expérience démocratique» en Syrie, Idlib était pointé comme un exemple visant à démontrer qu'un remplacement du président syrien était possible, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée dans Libération

Lire aussi : Pour vouloir «maintenir Assad», Emmanuel Macron accusé dans Libé de soutenir le terrorisme